Je suis l'élu d'un territoire très concerné par la sécurité nucléaire, avec les centrales de Penly et de Paluel. Les incendies survenus ce week-end sur le site de Paluel ont rappelé qu'en matière nucléaire, le scénario du pire peut devenir réalité, comme à Tchernobyl ou à Fukushima.
Votre baromètre 2020 démontre l'inquiétude ressentie par les Français à l'égard du risque d'accident nucléaire. Ne faudrait-il pas aller dans le sens de l'ASN, qui préconise la création d'un programme budgétaire unique dédié au contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection ? Les efforts consentis par l'État seraient plus visibles et lisibles, et l'ASN pourrait optimiser la ressource dédiée aux expertises techniques, dont elle est commanditaire.
Selon vous, quels sont les axes d'amélioration de la sûreté des centrales nucléaires ? Quelles actions faut-il mener en priorité pour améliorer la prévention d'accidents majeurs dans ces installations ?
La société française ne semble pas totalement préparée à des crises récurrentes, liées à des risques majeurs, sanitaires ou nucléaires. Pourtant, nous disposons de procédures sophistiquées de prévention et de gestion des crises. Le problème est-il humain ou financier ? Ces sujets sont-ils trop circonscrits aux discussions entre experts et insuffisamment partagés avec le grand public ? Comment la France pourrait-elle repenser sa culture du risque et renforcer ses mécanismes de prévention et de gestion des crises ?