Le groupe UDI et indépendants est évidemment convaincu de la nécessité de faire évoluer notre modèle publicitaire, qui s'est emballé au cours des dernières décennies et contribue à la surconsommation effrénée dont on sait combien elle est délétère pour notre planète, notre santé et celle de nos enfants.
Si nous partageons plusieurs des objectifs de votre proposition de loi, nous sommes en revanche très circonspects face aux mesures que vous préconisez.
Vous proposez des interdictions en tout genre, allant des véhicules aux téléphones portables en passant par les bouteilles d'eau en plastique, sans réflexion d'ensemble. Agir de la sorte, c'est s'assurer de braquer l'ensemble des acteurs concernés et de se heurter à des contestations sans fin qui ne feront que freiner les évolutions souhaitées.
Votre texte présente par ailleurs certaines lacunes, qui le rendent bancal. Vous prônez l'interdiction de toute publicité numérique et lumineuse, mais quid de la publicité sur internet ? Vous stigmatisez l'eau en bouteille plastique : pourquoi pas les jus de fruit ou autres sodas ? Vous visez les produits alimentaires mal notés par le nutri-score, mais quid de tous les produits ménagers dangereux pour l'environnement ? Et vous ne dites pas un mot du phénomène de la fast fashion, pourtant calamiteux pour notre planète.
Vous présentez ce texte dans un contexte de crise économique sans précédent dont vous ne tenez aucun compte. Laisser croire que vos propositions ne visent que les multinationales et qu'elles n'auront pas un impact indirect sur l'ensemble de notre économie est parfaitement utopique. De même, en visant la publicité dans les stations de transports publics, vous risquez de priver ce secteur de recettes non négligeables, alors qu'il participe à la réduction de la pollution dans nos villes et qu'il a déjà suffisamment souffert de la crise.
Il nous semble inconséquent d'imposer du jour au lendemain de telles interdictions à des secteurs entiers sans leur avoir proposé une alternative. Cette proposition de loi se résume à un message politique, qui va à l'encontre de l'esprit dont nous avons besoin pour construire le monde de demain : un monde équilibré, reposant d'une part sur des mesures vertueuses et réalistes, issues de concertations avec l'ensemble des parties prenantes, et d'autre part sur un changement en profondeur de nos modes de production et de consommation. Nous sommes, vous l'aurez compris, défavorables à cette proposition de loi.