Intervention de Mathilde Panot

Réunion du jeudi 7 octobre 2021 à 10h10
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Nous ne sommes pas toutes et tous des députés de la majorité applaudissant les ministres avant même de savoir ce qu'ils envisagent. Il est donc inconvenant d'avoir programmé cette audition aujourd'hui, 7 octobre, quand les bleus budgétaires ont été publiés avant-hier alors qu'ils auraient dû être transmis au Parlement le 1er octobre. Cela étant, on trouve dans ces documents des informations qui contredisent une nouvelle fois votre discours, selon lequel l'écologie serait enfin prise au sérieux grâce à la macronie.

D'abord, la réduction des postes au ministère de la transition écologique et chez ses opérateurs continue. Vous indiquez que la baisse est moindre que celle de l'année précédente, où près de mille équivalents temps plein (ETP) étaient passés à la trappe – il est vrai que nous sommes dans une année d'élection présidentielle – mais les effectifs continuent de baisser. Je m'étonne d'ailleurs que vous ne vous soyez pas émue du démembrement de 8 195 postes au sein de votre ministère et de ses opérateurs depuis 2017 – peut-être avez-vous oublié que M. Emmanuel Macron est au pouvoir depuis cette date ? Ce n'est pas votre budget qui est historique, mais la destruction inédite du ministère que vous dirigez. Je vous ai entendu vanter au congrès mondial de l'UICN, comme aujourd'hui, la fin « historique » d'une diminution de moyens pour les agences de l'eau et l'arrêt de la trajectoire de réduction jusqu'alors envisagée pour l'Office français de la biodiversité. Nous trépignions d'impatience à l'idée de la révolution promise, mais elle n'a pas lieu et se traduit par des annonces plus que minimes : les parcs nationaux bénéficieront en 2022 d'un renfort de 20 ETP et les effectifs des autres opérateurs de l'eau et de la biodiversité sont maintenus à leur niveau de 2021.

Ce budget montre, une fois encore, l'énorme fossé entre le discours du Gouvernement et ses actes – Gouvernement qui, par ailleurs, poursuit la casse de l'ONF en réduisant son effectif de 500 postes, alors même que les agents souffrent du manque de moyens et d'effectifs et que nos forêts sont essentielles pour contenir le dérèglement climatique. Je sais que l'ONF ne dépend pas de votre ministère, mais je pensais que vous pourriez être sensible au sort réservé à ce service public depuis 2017.

Ce budget, comme tous les autres, est un défi à la logique. Comment peut-on combiner l'urgence climatique et une politique d'austérité pour les effectifs publics consacrés à l'écologie ? Je vous ai posé cette question de multiples fois et je souhaiterais, madame la ministre, que vous m'expliquiez comment, pratiquement, en ayant en tête le dernier rapport du GIEC et les multiples alertes climatiques de l'été dernier, vous comptez faire mieux avec moins. J'ai beau chercher, je ne trouve pas.

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