Alors que l'année 2021 a été marquée par des tempêtes hivernales, des inondations et des incendies, notamment dans le bassin méditerranéen, les risques liés au changement climatique deviennent des sujets de préoccupation majeurs pour nos concitoyens. Les pouvoirs publics commencent à prendre conscience de l'ampleur de la menace, mais des efforts restent à faire.
L'année dernière, j'avais consacré une partie de mon avis budgétaire à la gestion des risques en matière d'inondation, recommandant de mieux y sensibiliser les populations exposées et d'améliorer leur prise en compte dans l'aménagement du territoire et l'urbanisme. J'avais alerté sur la situation d'un quartier défavorisé de la commune d'Ajaccio, les Salines, fortement touché par des inondations désormais régulières. J'avais souhaité que le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) puisse évaluer la régularité, la qualité et l'efficacité des dispositifs de prévention des inondations en vigueur sur place. Un an plus tard, il n'a toujours pas été saisi. Je le déplore.
Dans le cadre de la loi « climat et résilience », quelques mesures ont été prises pour lutter contre l'artificialisation des sols. La ministre de la transition écologique vient, en outre, d'annoncer que six leviers d'action permettant de sensibiliser la population aux risques de catastrophes naturelles et d'accidents industriels avaient été identifiés. Je crains qu'ils ne soient pas suffisants. Il faudrait en actionner d'autres en parallèle pour adapter l'existant, notamment le bâti, et limiter l'imperméabilisation des sols dans les zones à risques.
Par ailleurs, l'accident de Lubrizol a rappelé la nécessité d'un contrôle accru des sites industriels. Nous craignons que la promesse d'augmenter de 50 % les inspections d'installations à risques d'ici à la fin du quinquennat ne puisse pas se concrétiser sur le terrain : les 50 ETP supplémentaires prévus n'y suffiront pas.
Je suis d'autant plus préoccupé par la flambée des prix de l'énergie que les mesures prises par le Gouvernement ne me semblent pas à la hauteur des difficultés de nos concitoyens. Le chèque énergie de 100 euros, qui sera versé en décembre aux six millions de foyers les plus modestes, reste inférieur à la hausse à prévoir des factures. Le bouclier tarifaire aura pour unique conséquence d'étaler les factures d'énergie sur un an. En outre, la ligne budgétaire consacrée à ce chèque ne connaît qu'une légère hausse.
Je reconnais l'effort consenti en faveur de la rénovation énergétique, avec la hausse des crédits alloués à MaPrimeRénov'. Cependant, le dispositif doit être mieux intégré dans un parcours de travaux performants ou permettre davantage de rénovations globales. Il est nécessaire, en outre, de donner de la visibilité sur sa poursuite à compter de 2023, afin de permettre la montée en gamme de l'ensemble du parc privé d'ici à 2050.
Enfin, les incitations à l'achat de véhicules électriques mériteraient également d'être prolongées. La nouvelle baisse du bonus écologique en janvier 2022 pourrait restreindre la capacité de nos concitoyens à les acquérir.