Le rapport de RTE est plutôt rassurant sur les points que vous exposez. Les différents scénarios – hormis deux d'entre eux, que l'on peut qualifier d'« extrêmes » –, sont pleinement compatibles avec la PPE et les objectifs de la SNBC, y compris avec le calendrier de fermeture des réacteurs. RTE invite aussi à réfléchir au choix qui serait le plus intéressant d'un point de vue économique. Nous devons également considérer le fameux effet « falaise ». Les réacteurs de 900 mégawatts ont quasiment tous été construits en même temps, comme ceux de 1 300 mégawatts. Si l'on n'échelonne pas la fermeture de ces réacteurs, on risque de devoir en arrêter un grand nombre simultanément. Or, on ne dispose pas d'équipes et de compétences en nombre suffisant pour ce faire. L'échelonnement, que préconisent les gens sérieux, permettrait de trouver une solution dans l'hypothèse où un réacteur ne pourrait pas fonctionner aussi longtemps que prévu, par exemple parce que la visite décennale montre qu'il serait risqué ou coûteux de le prolonger. Cela offre un peu de sécurité. C'est pourquoi la PPE a espacé la fermeture des réacteurs.
RTE propose d'autres options que nous allons étudier. L'intérêt du travail de l'expert est d'ouvrir des possibilités puis de laisser le choix aux responsables politiques, qui doivent l'assumer.
Quant aux coûts, RTE est également rassurant. Les experts estiment que tous les investissements que nous allons réaliser aboutiront à une hausse limitée à 15 % du coût de l'électricité, alors même que nous n'aurons plus besoin de financer l'achat du carburant ou du fioul. Dans ses projections, RTE estime que la facture énergétique de nos concitoyens restera sensiblement identique à celle d'aujourd'hui. C'est une excellente nouvelle, car cela signifie que l'on peut parvenir à la neutralité carbone par des chemins soutenables.