Je remercie Mme Maina Sage d'avoir insisté sur la nécessité de recourir à des plans littoraux ambitieux et de généraliser le dispositif POLMAR ; il conviendrait d'y consacrer d'importants moyens supplémentaires.
Le programme 203, essentiel à la mise en œuvre des priorités fixées par la LOM, perd des crédits en autorisations d'engagement par rapport à l'année dernière. Ce n'est pas bon signe s'agissant d'un programme que le directeur général des infrastructures, des transports et de la mer estime décisif pour les objectifs gouvernementaux en matière de mobilité. Deux actions sont en forte baisse : « Transports collectifs », de près de 37 %, et « Transports combinés », de presque 12,5 %. Or l'action « Transports collectifs » finance notamment les tarifs sociaux ferroviaires et le plan Vélo, et l'action « Transports combinés » permet de soutenir le report modal vers des modes alternatifs à la route, notamment le fret ferroviaire.
Nous vous alertons donc sur ces baisses de crédits et rappelons nos priorités pour créer des mobilités durables au service de la résorption des inégalités territoriales, de la transition écologique et de l'emploi. Il nous faut renforcer la qualité de l'offre de transports collectifs et considérer le rail à la manière d'un bien commun, en soutenant davantage les petites lignes, les trains de nuit et le fret ferroviaire. En outre, pour mieux accompagner la transition bas-carbone de la filière automobile, il nous faut rendre obligatoire et cumulable le forfait mobilités durables et renforcer le soutien financier aux collectivités pour la mise en œuvre des politiques de mobilité durable, notamment grâce au plan Vélo.
Deux exemples concrets. En matière de rail, l'UFC-Que choisir, réputée pour sa modération, estime le manque d'investissements dans le ferroviaire à 520 millions d'euros par an pour les moyennes et grandes lignes et à 300 millions d'euros pour les petites – soit exactement le montant que mon groupe avait suggéré dans le cadre du PLF pour 2021. Nous défendrons donc un amendement fondé sur cette évaluation : pourquoi ne pas procéder maintenant à ce rattrapage pour éviter qu'il ne cause un retard dans les années à venir ?
Second exemple : le 5 octobre, lors d'une audition sur les perspectives du transport fluvial, M. Laurent Hénart, président du conseil d'administration de VNF, et son directeur général, M. Thierry Guimbaud, ont rappelé que les baisses d'effectifs ces dernières années étaient particulièrement difficiles à gérer compte tenu de l'augmentation des missions confiées à l'établissement.
Il est regrettable que le « quoi qu'il en coûte » ne soit pas appliqué en réponse à la crise environnementale. Car nous avons urgemment besoin de nouvelles mesures d'accompagnement des ménages face à l'explosion des inégalités dans ce domaine, et, pour préparer l'avenir, de nouveaux investissements permettant d'organiser la transition des métiers et des compétences, de mutualiser les conséquences des risques environnementaux et de renforcer nos infrastructures de mobilité durable.