Madame la Commissaire, je vous remercie à mon tour d'avoir accepté l'invitation de l'Assemblée nationale.
La commission des affaires européennes est très attentive à la question difficile de la contribution du secteur des transports à la décarbonisation de l'économie. Nos collègues Mme Marietta Karamanli et M. Damien Pichereau ont été chargés d'un rapport d'information sur la stratégie européenne en matière de mobilité durable et intelligente. Le premier tome de leur rapport, relatif au secteur routier, a été présenté il y a quelques semaines. Le second, relatif aux secteurs aérien et ferroviaire, sera publié en janvier prochain.
Cette stratégie fixe des objectifs et des échéances ambitieux. Elle prévoit l'adoption de quatre-vingt-deux initiatives législatives, dont certaines, telle celle visant à atteindre l'objectif de cent villes climatiquement neutres à l'horizon 2030, suscitent des interrogations s'agissant de leur réalisme et de leur faisabilité. Pouvez-vous préciser les moyens envisagés pour atteindre cet objectif ? Par ailleurs, un paquet « transports » devrait être annoncé le 14 décembre prochain. Il inclura notamment des mesures relatives à la mobilité urbaine. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
La stratégie européenne en matière de mobilité durable et intelligente repose en grande partie sur le report modal vers le rail. Cette ligne est constante dans la politique européenne des transports depuis de nombreuses années. Pourtant, la part de ce report modal n'a pas connu d'augmentation significative. Quels freins identifiez-vous ?
Le paquet « Fit for 55 », présenté le 14 juillet dernier, comporte treize initiatives législatives, dont certaines concernent directement ou indirectement le secteur des transports. Pouvez-vous nous donner un aperçu de l'avancée des négociations ? La création d'un système communautaire d'échange de quotas d'émission de l'UE (SEQE-UE) spécifique aux émissions des carburants du secteur routier et des bâtiments suscite des inquiétudes dans certains États membres.
À titre personnel, j'aimerais vous poser une question sur votre parcours. Vous avez été députée européenne et élue nationale. Nous nous demandons souvent, dans le cadre de la commission des affaires européennes, comment lier les échelons local, national et européen. Nous avons tendance à aborder les questions relatives aux transports et aux mobilités depuis l'un ou l'autre. Il faut lier les points de vue et regarder ce qui se passe chez nous, dans nos circonscriptions. La mienne, qui est largement rurale, connaît de nombreux problèmes en matière de mobilité. Comment faire entendre le message européen à cette échelle ? Comment lier les perspectives et vulgariser les sujets ?