Intervention de Adina Vălean

Réunion du mercredi 1er décembre 2021 à 15h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Adina Vălean, Commissaire européenne chargée des transports :

Vous avez mis le doigt sur les problèmes essentiels.

La transformation dont nous parlons est profonde et difficile, et nous sommes au milieu du gué. Nous essayons de trouver les bonnes solutions, nous réalisons des études d'impact, mais nous n'avons pas toutes les réponses.

Vos questions montrent également à quel point les transports sont la colonne vertébrale de l'économie. Ils emportent des questions liées aux énergies, aux carburants, à la situation des salariés et à la cohésion sociale au sein des filières, aux services publics, à la responsabilité citoyenne, aux mobilités, qui sont autant d'enjeux que nous avons devant nous. Le transport, c'est également l'accès aux autres, aux marchandises, et des modalités qui sont en train de changer. Mes collègues chargés de l'environnement, du climat, de l'industrie, de l'énergie travaillent sur tous ces fronts.

Indiscutablement, les prix de l'énergie et des carburants augmentent. Et puisque l'Europe ne produit pas de volumes suffisants pour lui garantir la souveraineté énergétique, la transition vers des technologies plus soutenables implique que l'on reste ouvert à toutes les options. Il n'est en effet pas possible d'opter pour le tout-électrique ou le tout-hydrogène, et tel mode de transport ne doit pas cannibaliser tel ou tel autre, au risque de créer des déséquilibres.

En matière de transport aérien et maritime, les projets de règlement « ReFuelEU Aviation » et « FuelEU Maritime » s'appuieront sur la demande pour créer un marché de carburants alternatifs suffisant en volume, qu'il s'agisse des biocarburants, de l'hydrogène ou des carburants synthétiques.

Je sais que des questions se posent à propos de la date de 2035 et que nombre de citoyens ne considèrent pas la fin des moteurs thermiques comme une priorité. La Commission européenne soutient la recherche pour produire des carburants liquides mais synthétiques compatibles avec ce type de moteurs. Quoi qu'il en soit, les véhicules thermiques resteront en circulation bien au-delà de 2035.

Nous encourageons également la transition vers les véhicules électriques, à hydrogène ou à carburants synthétiques en veillant à ce que les infrastructures idoines soient déployées. Des points de recharge suffisamment nombreux inciteront les citoyens à changer leurs véhicules. Nous travaillons également aux stratégies de mobilités urbaines afin de promouvoir l'utilisation de transports publics soutenables, ce qui aura des conséquences sur toutes les pollutions, y compris sonores.

L'accord que l'Union européenne a signé avec le Qatar comprend des dispositions sur le climat ou le droit du travail plus restrictives que celles des contrats bilatéraux qu'il a signés avec les États membres. L'accès au marché aérien européen est désormais plus conditionné qu'il ne l'a jamais été.

Je me propose de répondre par écrit à la question qui m'a été posée à propos de la Corse.

S'agissant de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Espagne, nous encourageons toutes les connexions transfrontalières, car elles sont indispensables au développement durable et au marché unique européen dans le domaine du rail. Le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) permet de procéder à certains financements.

Je connais l'importance du port de Brest pour la Bretagne. Nous appliquons un certain nombre de procédures pour envisager l'intégration d'un port ou de toute autre infrastructure de transport dans le réseau transeuropéen de transport et nous serons en mesure de vous donner une réponse rapidement.

La liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin est un grand projet européen que nous continuons de soutenir. Nous espérons que le terme de 2030 sera respecté.

Nous présenterons en 2022 une recommandation relative aux programmes nationaux d'aide aux régions et aux villes pour l'application des plans de mobilité urbaine durable : soutien accru aux transports collectifs en tant qu'épines dorsales de la mobilité urbaine, meilleures mobilités actives – marche et vélo –, logistique urbaine à émissions nulles et du dernier kilomètre efficace.

À partir du 14 décembre, le règlement sur le réseau transeuropéen de transport rendra également obligatoire l'élaboration d'un plan de soutenabilité stratégique pour les villes de plus de 100 000 habitants et les nœuds urbains.

J'ajoute que le développement de la multi-modalité est essentiel et qu'un même billet doit pouvoir être utilisé pour tout type de transport.

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