Intervention de Julien Dive

Réunion du mardi 19 mai 2020 à 11h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

Du producteur au transformateur, les filières agricole et alimentaire ont joué le jeu pendant la crise : certaines usines ont ainsi tourné à plein régime, en faisant parfois appel à une main-d'œuvre supplémentaire, afin que la chaîne alimentaire ne subisse pas de rupture. On constate, après l' agribashing des derniers mois, que ces secteurs sont des rouages essentiels.

Je salue le travail constructif accompli par notre commission et notamment par le groupe de travail sectoriel « Agriculture, alimentation, et pêche » auquel je participe avec MM. Stéphane Travert, Dominique Potier, Richard Ramos et Sébastien Jumel. Il a permis de faire remonter les problématiques des différentes filières et de construire quelques propositions.

Cette proposition de loi vise à corriger les effets de la censure du Conseil constitutionnel. En première lecture, le groupe Les Républicains l'avait votée car elle remédie à la confusion induite par l'étiquetage qui nuit tout autant aux producteurs qu'aux consommateurs. À l'heure du débat relatif au localisme, la juste information dispensée aux consommateurs revêt une importance cruciale. Tel est l'objet, s'agissant de l'étiquetage de la bière, de l'article 5 bis que nous nous apprêtons à examiner.

La filière brassicole, jusque-là en plein essor, avec 9 % des emplois créés dans l'agroalimentaire et 400 créations d'entreprises en 2019, s'est effondrée, en raison de la crise sanitaire, de sa grande dépendance à l'égard de la restauration hors domicile (RHD) et de la fermeture de ses débouchés, tant nationaux qu'à l'export. Le chiffre d'affaires de certaines brasseries a même chuté de 100 %.

Le consommateur joue un rôle pivot : il faut donc améliorer la transparence de l'information et la valorisation des produits, ce qui passe forcément par une amélioration de l'étiquetage. La proposition de loi arrive donc à point nommé.

Les maux de l'agriculture française sont autant structurels que conjoncturels. Or la loi EGALIM a manqué certaines cibles, et les récents traités commerciaux constituent autant de coups de canif portés dans la chair de nos paysans. Gageons que nous entamons ici un nouveau cycle de travail en profondeur pour notre sécurité et pour notre souveraineté alimentaire.

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