Intervention de Nicolas Turquois

Réunion du mardi 19 mai 2020 à 11h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

Je salue à mon tour la résilience de notre modèle agricole et alimentaire, qui a permis un approvisionnement continu de nos concitoyens ces dernières semaines.

À l'heure où la question de la souveraineté alimentaire de la France se pose avec force, où nos concitoyens entendent davantage valoriser les produits français et faire ainsi preuve d'un patriotisme alimentaire et où ils appellent de plus en plus de leurs vœux la transformation de notre agriculture, cette proposition de loi fait de l'acte d'achat le vecteur du changement de nos modes de production et de consommation.

Cet acte s'avère primordial dans la transition de notre modèle agricole vers une agriculture plus raisonnée et durable, proposer les meilleurs produits agricoles n'ayant de sens que si les Français les achètent. Or pour qu'ils se tournent vers des produits plus écoresponsables, les informations les concernant doivent être accessibles.

L'acte d'achat ne pourra en effet répondre aux enjeux de qualité et de durabilité et privilégier l'agriculture française que si la transparence et la traçabilité des produits sont assurées. Tel est l'objet de cette proposition de loi issue des États généraux de l'alimentation et à laquelle le groupe du Mouvement Démocrate et apparentés (Modem) apporte tout son soutien. Elle constitue un outil de responsabilisation du consommateur et de transformation de la production agricole : la dernière action de la chaîne, l'acte d'achat, permet en effet de valoriser les produits de qualité tracés et identifiés.

L'information du consommateur passera par un étiquetage apposé sur certains produits et détaillant l'origine géographique, la composition des produits et leur méthode de fabrication. Afin d'être utile et pertinente, elle doit être claire et compréhensible par tous nos concitoyens, quel que soit leur âge – il faudra en tenir compte lors de la rédaction des décrets d'application.

Un regret, cependant : nous aurions dû élargir le champ du texte à l'ensemble des produits agricoles peu ou pas transformés, en laissant au Gouvernement et aux filières la possibilité de procéder, produit par produit, par voie réglementaire. Nous pourrons y revenir ultérieurement dans le cadre des débats sur de la souveraineté agricole française esquissée par le Président de la République.

Dans cette attente, je salue un texte de consensus entre les majorités de l'Assemblée nationale et du Sénat, et même au-delà, et dont l'objectif est de mettre en œuvre des dispositions en discussion depuis plus de deux ans.

Le groupe Modem espère qu'il s'inscrira dans la ligne des mesures prises depuis quelques années en vue de lutter contre l'uniformisation du goût et son corollaire : la production de produits contenant toujours plus de sucre, de matières grasses et d'addictifs, et dont la consommation devient un problème majeur de santé publique.

L'information renforcée et transparente des consommateurs vise à permettre de lutter contre la malbouffe et à valoriser les produits agricoles français dont les qualités et les atouts ne sont plus à démontrer.

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