Intervention de George Pau-Langevin

Réunion du mardi 5 décembre 2017 à 16h25
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorge Pau-Langevin :

Si les membres du groupe de la Nouvelle Gauche abordent l'examen de ce projet de loi dans un état d'esprit positif, ils ont le sentiment que l'ambition du texte n'est pas à la hauteur du problème posé. L'afflux massif d'étudiants dans l'enseignement supérieur est une réalité connue de tous : on compte huit fois plus d'inscriptions qu'il y a cinquante ans. Nous devons de surcroît modifier la plate-forme APB afin de répondre aux exigences de la loi sur la République numérique, qui impose que le système et son fonctionnement soient clairs pour tous.

Reste que ce texte marque l'abandon de la règle traditionnelle selon laquelle tout candidat est libre de s'inscrire dans l'établissement de son choix, règle à laquelle nous sommes tous attachés. Prenant acte, en quelque sorte, du fait que les capacités d'accueil sont limitées, vous préférez adapter les profils des étudiants à ces capacités en instaurant une sélection assortie de dispositifs d'accompagnement à la réussite. Nous sommes favorables aux dispositifs d'accompagnement pédagogique et de formation. Ils existent du reste depuis 2013, mais ils ont été souvent abandonnés par manque de financement pérenne : la question essentielle est celle des moyens que vous allez leur affecter.

Si la plate-forme de pré-inscription rebaptisée « Parcoursup » va désormais recueillir des voeux non hiérarchisés, elle n'en continuera pas moins à fonctionner sur la base d'algorithmes : j'imagine mal que l'on revienne à un tri effectué à partir de fiches individuelles. Cela dit, à partir du moment où on retient les candidatures en fonction des capacités d'accueil et des prérequis, il est évident que cela revient à effectuer une sélection, et que ce sera l'université qui choisira ses étudiants, et non l'inverse.

Par ailleurs, la réforme va engendrer une quantité considérable de travail, puisqu'elle va nécessiter une intervention humaine massive – ce qui, en soi, est plutôt positif. Mais rien n'indique comment les personnels amenés à effectuer ces nouvelles tâches vont être indemnisés pour cela.

C'est à juste titre que l'on met l'accent sur l'orientation mais il est frappant de constater que, s'il est prévu de mettre en place un deuxième professeur principal en classe de terminale, il n'est pas fait mention des personnels à qui revenait a priori la tâche consistant à accompagner les lycéens dans leur orientation : il est donc permis de s'interroger sur la place qui sera réservée à ces personnels dans cette mission.

Pour ce qui est de la contribution unique à la vie étudiante, l'idée d'uniformiser la contribution à 110 euros par cycle nous semble raisonnable, mais nous nous interrogeons sur votre position définitive.

Enfin, la somme de 500 millions d'euros supplémentaires engagés sur cinq ans par le Gouvernement pour créer des places dans les filières en tension et les filières courtes professionnalisantes nous paraît nettement insuffisante pour atteindre les objectifs recherchés.

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