Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du mercredi 10 juin 2020 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Pour le Gouvernement, il semble urgent de relancer les activités les plus polluantes (secteur aérien et automobile). Or la relance ne doit pas être celle de l'économie qui sacrifie les salaires pour les actionnaires, incite à consommer, épuise les ressources ou organise le grand déménagement du monde. Une telle relance nous précipite dans le mur climatique et écologique. Il est préférable de prioriser une décroissance lente, une sobriété bienvenue, un ralentissement salvateur. Les trains, par exemple, attendent toujours leur plan de relance et nous aimerions que l'argent soit utilisé pour renforcer les petites lignes avec la même rapidité que pour renflouer Air France. L'argument de l'emploi ne tient pas : le Gouvernement arrose la filière automobile de 8 milliards d'euros pour 400 000 emplois, quand l'agriculture biologique a reçu mille fois moins d'aide. Le plan vélo est doté de 60 millions d'euros, quand l'aérien et l'automobile reçoivent des milliards d'euros. À l'heure où nous devrions créer un million d'emplois non délocalisables dans les TPE et PME pour assurer la transition écologique, c'est un non-sens. Faut-il accélérer la relance conjoncturelle d'un modèle qui épuise les hommes et la planète ou ralentir de façon structurelle pour préserver la possibilité d'un futur désirable ? J'aimerais connaître l'avis du HCC sur le jour d'après qui, à ce jour, ressemble au jour d'avant.

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