Nous sommes favorables à une organisation de ces enchères le plus rapidement possible. La plupart des pays européens ont déjà procédé à ces attributions de fréquences.
Je milite également pour un débat objectif sur la 5G. J'en appelle à la responsabilité de chacun.
Concernant l'exposition aux ondes électromagnétiques, je signale que 14 autorités sanitaires dans le monde ont déjà travaillé sur la 5G et n'ont trouvé aucune raison de mettre en garde les populations sur une toxicité particulière par rapport aux générations technologiques précédentes. Je rappelle qu'en France, la puissance d'émission des antennes est fixée à 10 % de la limite autorisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Nous sommes prêts à discuter avec les collectivités territoriales et les citoyens, pourvu qu'ils ne soient pas violents. Je confirme d'ailleurs que des installations des opérateurs ont été détruites et que certains de nos salariés ont été menacés.
Je suis inquiet de constater que la 5G constitue un bouc émissaire d'une espèce de violence qui s'exerce sur des thématiques beaucoup plus larges (la technologie, la croissance, la mondialisation, etc.). Pour ma part, j'attends encore la preuve que la 5G est un problème pour l'environnement. Je pense au contraire pouvoir prouver qu'elle peut apporter beaucoup de réponses pour améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments ou l'empreinte énergétique de l'industrie et des transports.
Je suis favorable à l'organisation d'un grand débat sur la 5G car je ne veux pas que la 5G soit le « Linky » d'Orange.
Monsieur Nury a pointé les problèmes de déploiement de la fibre optique dans sa région, dès avant le confinement. Je regrette ce retard, mais je peux vous affirmer qu'au niveau national, nous n'étions pas en retard sur le déploiement de la zone Amii en février 2020. Nous sommes souvent critiqués, mais je voudrais rappeler qu'Orange est l'opérateur qui déploie le plus de fibre optique en Europe. Des problèmes locaux peuvent exister, mais il est faux de dire que nous sommes en retard sur ce chantier.
Au sujet du débat enfouissement/poteaux aériens, il faut parvenir à distinguer les spécificités locales de la situation globale. La fibre optique représente déjà des investissements conséquents (plus de 25 milliards d'euros à l'échelle du pays) qui ne nous permettent pas d'enfouir 20 millions de kilomètres de fibre. La fibre aérienne est malheureusement inévitable.
Sur l'état du réseau cuivre, je reconnais que certaines situations locales ne sont pas satisfaisantes. C'est pour cela que nous avons pris des décisions fortes il y a un peu plus d'un an pour augmenter les moyens que nous consacrons à la maintenance du réseau cuivre. Au niveau national, nous sommes ainsi à nouveau en ligne avec les exigences du service universel.
Cher Monsieur Orphelin, je suis tout à fait prêt à passer quelques heures dans votre région pour me rendre compte des problèmes que vous rencontrez. Avant d'organiser cette visite, je vous propose de faire un point précis sur la situation de cette commune. Il est important de garantir un accès au réseau aux habitants, et notamment aux plus fragiles.
Madame de La Raudière a évoqué plusieurs sujets. Concernant le New Deal, je crois que c'est une vraie réponse au problème de couverture des zones rurales. C'est d'ailleurs une réponse unique en Europe, voire unique au monde. Faut-il élargir ce programme et ajouter 10 000 sites plutôt que les 5 000 sites prévus ? La question peut être posée, mais quoi qu'il en soit, il me semble que le cadre qui a été posé est le bon. Je partage par ailleurs l'exigence absolue que les engagements pris soient tenus.
S'agissant d'une augmentation du prix du dégroupage qui ne bénéficierait pas à Orange, je tiens quand même à signaler que le réseau cuivre appartient à Orange. Ses actionnaires l'ont d'ailleurs payé fort cher. Il ne serait donc pas illogique que nous en captions les recettes. Cela permettrait en outre à Orange d'accélérer le « décommissionnement » du cuivre et de consacrer des ressources supplémentaires à la fibre ou à la 5G. Le dégroupage n'est pas une taxe. C'est un prix calculé par des coûts. Nous ne pouvons pas supporter des coûts sans les recettes correspondantes.
S'agissant du marché des entreprises, je reconnais qu'il n'y a pas assez de concurrence. Orange est l'opérateur fort sur ce marché, mais pour autant, les clients se plaignent-ils des services qui leur sont rendus ? Les entreprises se précipitent-elles vers les opérateurs alternatifs ? Non et cela laisse supposer que la qualité de prestation et de service d'Orange n'est pas si mauvaise. Cela pourrait même justifier que nous soyons l'opérateur dominant sur ce marché. Nous nous plierons néanmoins aux demandes du régulateur car nous ne voulons pas qu'Orange soit accusée d'entraver la concurrence.
Concernant la stratégie en matière d'innovation, je voudrais évoquer l'intelligence artificielle (IA). Les moyens financiers et humains que l'Europe y consacre sont notoirement insuffisants et infiniment plus faibles qu'aux États-Unis et en Chine. Il ne faudrait pas que l'Europe rate ce train, comme elle a pu en rater quelques-uns.
En conséquence, j'ai décidé d'augmenter très fortement les moyens attribués à l'IA. Nous avons de grandes compétences en France et nous devons nous appuyer dessus. Orange a un rôle à jouer dans l'IA, à la fois dans les interfaces qui seront proposées aux clients et dans les services qui seront accessibles en ligne. Ainsi, Orange Bank a déjà recours à l'intelligence artificielle.
En matière de fibre optique, nous avons uniquement des fournisseurs français, Acome et Prysmian. Nous achetons 100 % de notre fibre optique en France.
Je confirme l'existence de coupures dans certains tunnels. Ce n'est cependant pas un problème technique puisque nous sommes parvenus à couvrir le métro.
Concernant la couverture des axes routiers, autoroutiers et ferroviaires, elle a nettement progressé à la suite des investissements qui ont été réalisés.
S'agissant des accords avec TDF, nous regarderons ce point précisément et nous apporterons une réponse écrite.
La question a par ailleurs été posée de savoir s'il était possible d'avoir des télécommunications performantes avec des acteurs européens. Comme vous le savez, Orange travaille en France avec Nokia et Ericsson pour le réseau mobile. Ce choix a été confirmé pour la 5G, mais nous sommes vigilants sur la situation de ces entreprises. Ce sont des partenaires fiables et techniquement compétents, même si nous sommes bien conscients que Nokia rencontre un certain nombre de difficultés. Nous sommes très attentifs à l'équilibre des différentes sources et si nous travaillons aussi avec les Chinois, nous avons un positionnement clairement pro-européen.
Concernant le nombre d'opérateurs en Europe, il est évident qu'ils sont trop nombreux. Alors qu'il y a trois opérateurs nationaux aux États-Unis et en Chine, le dernier décompte en identifie 104 dans l'Union européenne. Cela s'explique par une concurrence mesurée au seul niveau national. Vous avez ainsi plus d'opérateurs au Luxembourg qu'en Chine. C'est le défaut congénital de l'Europe de n'avoir jamais su ou pu créer un espace ouvert sur l'ensemble de l'Union européenne, avec une régulation unique et une appréciation des positions concurrentielles à l'échelle européenne. L'Europe des télécoms s'est faite par les consommateurs. C'est une réussite en termes de prix, mais cela a aussi conduit à une industrie des télécoms moins florissante qu'ailleurs. Nous souhaitons ardemment que cette situation évolue et qu'une consolidation intervienne parmi les opérateurs européens. L'Europe a besoin de renforcer son industrie des télécoms. Je constate d'ailleurs que les pays où il y a trois opérateurs (plutôt que quatre) semblent parvenir à un meilleur équilibre entre la santé des entreprises, les bénéfices pour le consommateur et la vitesse de l'investissement et des innovations. Je ne suis cependant pas persuadé que l'idée d'une telle consolidation trouve un écho politique favorable en France. Quant à une consolidation au niveau européen, elle serait compliquée, mais constituerait un beau projet.
Sur le développement durable, je voudrais répéter que la technologie en général et le numérique en particulier font vraiment partie des solutions aux problèmes environnementaux. Ainsi selon l'étude de référence de Carbon Trust, une tonne de CO2 émise par l'industrie digitale évite l'émission de 10 tonnes de CO2 par d'autres secteurs (transports, industrie, etc.).
Orange a par ailleurs pris des engagements ambitieux sur ce sujet puisque nous nous sommes engagés à atteindre la neutralité carbone en 2040. Nous avons également décidé d'aider nos clients et toutes nos parties prenantes à être le plus efficaces possible dans la lutte contre le réchauffement climatique, et d'accompagner les changements de comportement.