Avec vous, il y a un avant – quand vous étiez députée – et un après, maintenant que vous êtes ministre. Avant, s'agissant des néonicotinoïdes, c'était « ce sera fini en 2022 ». Mais, désormais, vous préparez un projet de loi pour les autoriser à nouveau. Avant, concernant la 5G, c'était « il faut d'abord qu'il y ait la fibre et la 4G partout ». Mais aujourd'hui, vous appartenez à un gouvernement qui nous traite d'Amish et qui préfère qu'on impose la 5G aux Français. Avant, à propos du plan de relance, c'était « il faudra qu'il y ait des contreparties ». Mais maintenant, c'est zéro contrepartie pour les entreprises. Avant, dans l'affaire de la ferme des mille vaches, c'était « cela va être une aggravation des problèmes pour les agriculteurs ». Maintenant, c'est un gouvernement qui s'arrange avec le propriétaire pour que les pénalités ne soient pas payées.
Avant, s'agissant des accords de libre-échange, vous demandiez quel était l'intérêt d'importer du bœuf alors que nous sommes producteurs et même exportateurs. « Les accords n'ont de sens que s'ils nous permettent d'importer des biens que nous ne produisons pas ». Or le CETA nous a été imposé avec le Canada. Un accord de libre-échange avec le Mexique a été signé ce printemps, et il y en aura un avec le Mercosur – qui conduira à importer du soja et des animaux en provenance du Brésil et du Mexique. Pour mémoire, M. Nicolas Hulot affirmait que « la mondialisation et les traités de libre-échange sont la cause de toute la crise que nous vivons. Si l'on ne s'attaque pas à cela, ça ne sert à rien. Ce n'est pas en installant trois éoliennes que l'on va y arriver ». Serez-vous la ministre qui mettra clairement dans la balance son veto ou sa démission en cas de signature d'un traité avec le Mercosur ?