La France est le deuxième pays maritime du monde. Cependant, à quoi cela sert‑il de détenir cette place si c'est en raison de la seule superficie de notre territoire maritime et que l'on n'a pas une ambition forte ? Il me semble que cette ambition, vous l'avez. Elle doit certes être économique, avec le plan de relance auquel participera votre ministère et les projets qui permettront d'imaginer la France maritime de demain, mais la France maritime, c'est aussi la préservation du domaine maritime et de la vie, notamment des phytoplanctons. Or, par endroits, ceux-ci sont en train de disparaître complètement, à cause du réchauffement climatique et de la modification des courants marins, tandis que, sur certaines côtes, ils se développent et deviennent une pollution. La vie est issue des phytoplanctons, et ils capturent le CO2 en quantité beaucoup plus importante que la forêt mondiale, notamment amazonienne. Nous pleurons – à juste titre – chaque fois que l'Amazonie brûle, mais nous ferions aussi bien de pleurer sur la disparition massive de phytoplanctons dans certaines zones maritimes. En même temps, ils dégradent certaines côtes.
Il nous faut imaginer des solutions pour préserver la vie dans la mer. Les océans couvrent 70 % de notre planète, il nous faut les préserver. Si la mer devient une autoroute à bateaux et que nous tuons 70 % de notre planète, quel est l'intérêt ? Grâce aux zones de protection qu'elle a développées en Nouvelle-Calédonie, notamment autour de la barrière de corail, la France a son mot à dire. Si elle est suivie et entendue, nous saurons naviguer et utiliser la mer pour nous enrichir, tout en la préservant.