Intervention de Annick Girardin

Réunion du mardi 22 septembre 2020 à 17h30
Commission des affaires économiques

Annick Girardin, ministre :

Les dockers aussi, ainsi que tous ceux qui travaillent dans les ports. Tous ont répondu présents. Certes, ils font parfois grève, et l'image de nos ports peut en être dégradée, mais nous pouvons compter sur eux. Disposer de ports plus attractifs, d'armements plus attractifs, d'une pêche plus attractive, voilà le travail que nous devons mener. Nous avons besoin d'une stratégie française des ports, articulant de grands ports avec des ports décentralisés ; pour l'heure, cette stratégie n'existe pas. Il nous faudrait un instrument de souveraineté économique, porté par une stratégie globale, pour tous les ports de France, c'est-à-dire sur toutes les mers.

Dans cette optique, mon rôle est de fixer un cap à l'ensemble des ports français, de créer de l'emploi – cela reste la priorité du Gouvernement, donc la mienne dans le périmètre de mon ministère –, d'augmenter significativement la part des moyens de transport massifiés, de contribuer à atteindre l'objectif de neutralité carbone des transports et d'accélérer la fluidité du passage portuaire. J'espère pouvoir présenter cette stratégie au prochain Comité interministériel de la mer, en tout état de cause assez rapidement.

Dans le plan de relance, une enveloppe budgétaire de 200 millions d'euros a été attribuée aux ports. Est-ce suffisant ? Je l'ignore. Ce qui est certain, c'est que les projets qui seront soutenus trouveront des financements. Voilà ce que je retire de mon expérience gouvernementale : les projets doivent remonter du terrain ; avec les élus locaux et les organisations professionnelles, nous devons, dans les différents territoires, identifier les bons projets puis les accompagner. C'est pourquoi chaque cabinet ministériel dispose d'un conseiller « relance » qui travaille en liaison avec les conseillers territoires. Nous devons construire ensemble les projets. Je ne crois pas qu'il ne s'agisse que d'une question d'argent ; l'enjeu est l'accompagnement des projets : il faut que l'État ait la capacité de s'allier, dans les territoires, aux élus et à l'ensemble des acteurs socioprofessionnels puis de mener, à l'échelon national, le travail complémentaire nécessaire.

Le renforcement de la compétitivité économique des ports s'accompagnera d'une démarche exemplaire en matière d'environnement. Le plan de relance prévoit le développement d'infrastructures portuaires et d'équipements en faveur de la transition énergétique, ainsi que l'aménagement d'infrastructures fluviales ou ferroviaires ; cela rejoint les différents axes de la stratégie portuaire dont je vous ai parlé. L'électrification des quais est également attendue, tout comme la création de points d'avitaillement en gaz naturel liquéfié.

Monsieur Letchimy, si la France dispose d'un tel domaine maritime, c'est en effet grâce à sa présence dans l'ensemble des bassins maritimes, dans l'océan Indien, l'océan Pacifique, les Antilles, en Guyane – c'est grâce à nos territoires ultramarins. C'est un aspect déterminant de la politique que nous voulons mener. Une vision sans les outre-mer, cela n'existe pas. Pour ma part, je ne suis pas née dans les outre-mer, mais à Saint-Malo ; je suis d'origine normande et basque, et j'ai toujours vécu à Saint-Pierre-et-Miquelon : quel mélange !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.