La compagnie Brittany Ferries, basée à Roscoff, dans le Finistère, subit une double peine : la crise sanitaire et le Brexit. La compagnie n'a transporté que 200 000 passagers en juillet-août 2020, contre 780 000 un an plus tôt. Elle estime à 100 millions d'euros ses pertes depuis le mois de janvier ; s'y ajoutera à partir de janvier 2021 le remboursement des 117 millions d'euros de prêts garantis par l'État, qui lui ont permis de passer un premier cap. En parallèle, la direction de la compagnie a mis en œuvre un plan interne pour dégager 15 millions d'euros d'économies ; grâce au Gouvernement, elle a bénéficié d'une exonération des charges sociales et vient d'obtenir le déblocage d'une nouvelle enveloppe de 15 millions d'euros supplémentaires. Cet effort important est à saluer.
Cela pose néanmoins la question de la compétitivité du transport maritime français par rapport à ses voisins européens. Un débat sur le net wage est nécessaire, à savoir sur le fait que les armateurs n'aient à supporter que le salaire net de leurs marins, comme c'est le cas dans les autres pays de l'Union européenne. Toutefois, cela ne saurait suffire. Quelles sont, selon vous, les pistes à explorer afin de rendre nos entreprises maritimes plus compétitives ? Devons-nous demander aux armateurs des contreparties en termes d'emploi, et si oui, dans quel cadre et suivant quel calendrier ?