Par ailleurs, monsieur le ministre, je salue votre courage. Dès le mois d'avril, lorsque la betterave commence à sortir de terre, les planteurs, les agriculteurs nous ont alertés sur l'arrivée précoce des pucerons verts. Les Républicains sont montés au créneau à plusieurs reprises et je vous ai saisi dès votre nomination. Vous m'avez alors fait part des difficultés pour autoriser une dérogation, la loi ne le permettant pas, et beaucoup de « diseux », comme on dit chez moi, auraient mis la poussière sous le tapis et ne se seraient pas risqués à rouvrir le dossier législatif. Vous l'avez fait et c'est tout à votre honneur : vous prenez des risques mais vous pouvez compter sur notre soutien.
Dans la filière betteravière, les néonicotinoïdes ne sont pas projetés à partir d'un tonneau avec un pulvérisateur, comme c'est parfois le cas dans d'autres pays. Il s'agit de semences enrobées, semées en terre, et donc d'un processus ciblé, à la différence des pulvérisations. Le Teppeki ou le Movento, quant à eux, ont été utilisés par défaut pour préserver des cultures mais leur pulvérisation touche également les insectes auxiliaires, si utiles pour lutter contre le virus.
Telle est la situation : nous parlons d'une filière qui est au bord du gouffre et si l'on souhaite sa fin, il faut l'assumer et ne pas se cacher derrière son petit doigt.