Emmanuel Macron avait dit qu'avec lui, il n'y aurait pas de lois de circonstance. Quand il y a eu des manifestations, on a fait la loi anticasseurs ; aujourd'hui, il y a un puceron, et on fait une loi contre le puceron. C'est un constat d'échec.
Les scientifiques sont unanimes pour dire que les néonicotinoïdes sont une catastrophe pour l'environnement 7 000 fois plus puissante que le DDT, qui a été interdit en France il y a des années. C'est une véritable bombe atomique, puisque seulement 20 % du produit reste dans la plante et que les 80 % restants partent dans les sols, l'eau et les nappes phréatiques.
L'association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) a indiqué, dans le plan de prévention qu'elle a remis le 22 septembre, que les pertes représentaient 15 % de la production. Cela signifie que 85 % des cultures ne sont pas impactées. C'est donc pour préserver 15 % des cultures seulement que nous allons introduire une véritable bombe dans nos sols, sans nous soucier des générations futures ? Les 65 % d'aides de l'État ne suffiraient-elles pas à compenser ces 15 % de pertes ?
Je rappelle que le mot « betterave » n'apparaît pas dans le projet de loi qui nous est soumis. Il y a quelques jours, soixante-dix jeunes agriculteurs sont venus à mon domicile pendant la nuit, en disant que s'attaquer aux néonicotinoïdes, c'était s'attaquer à l'agriculture. Chez moi, on cultive du colza, de la moutarde et nombre de filières sont, elles aussi, en difficulté. Alors que, partout en France, on signe des contrats de transition écologique pour accompagner chacune de nos filières en tenant compte de ses spécificités, vous envoyez un très mauvais signal. Dans trois ans, que va-t-il se passer ? L'un de nos collègues, ici présent, qui est agriculteur, a affirmé que trois ans ne suffiraient pas à régler le problème. Pour toutes ces raisons, je propose de supprimer cet article.