Intervention de Dominique Potier

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 15h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Moi non plus, je n'ai pas goûté la caricature consistant à opposer emploi et écologie. Cela n'est pas de bonne méthode, Monsieur le rapporteur.

Par ailleurs, vous avez été très dur avec la ministre de la transition écologique, en disant qu'elle a éteint la lumière après avoir fait voter la loi biodiversité en 2016. Vous auriez pu lui apporter votre soutien. D'autant que ce n'est pas ce qu'elle a fait.

Si vous suivez un peu l'actualité des questions de politique phytosanitaire, vous savez qu'un rapport, dont j'étais l'auteur, a été rendu la même année par la mission relative aux pesticides installée par Matignon, dont l'objet était de préparer le plan Ecophyto 2 et notamment le dispositif des certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP), qui visait à créer une dynamique interactive au sein des filières et des territoires et à trouver des solutions au fur et à mesure. Cette dynamique de retrait, positive et entrepreneuriale, qui pouvait représenter une véritable alternative, a été tout bonnement supprimée – sans doute le regrette-t-il aujourd'hui – par le gouvernement que vous soutenez, au profit d'une séparation, dans les établissements vendant des produits phytosanitaires, entre vente et conseil, instituée de façon peu courtoise dans le cadre de la loi ÉGALIM. Au demeurant, un recours a été formé devant le Conseil d'État, visant à déterminer si cette suppression des CEPP, qui ne dit pas son nom, ne constitue pas un abus de pouvoir du Gouvernement.

Ainsi, nous ne sommes pas restés inactifs au cours de cette période, qui a même été assez prospère pour l'agro-écologie, notamment grâce à un ministre qui pendant cinq ans a porté l'idée de l'agro-écologie sur le plan de la bataille culturelle. Des actions ont été menées, des efforts sincères ont été consentis. Il est donc faux de dire que Mme Barbara Pompili a éteint la lumière en 2016 et que nous n'avons rien fait par la suite. Il faut rétablir la vérité sur ce point.

Pour être précis, j'indique que, pour ma part, je n'avais pas voté l'interdiction des néonicotinoïdes dans les modalités prévues, car j'aurais préféré prévoir deux années supplémentaires, et recourir non à des dérogations mais à des expérimentations en plus grand nombre, dans l'idée de parvenir au même résultat en 2020. Cela me semblait une voie plus sage. Refusons la caricature et revenons à un dialogue plus constructif dans la recherche des solutions.

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