Car ce projet de loi ne se contente pas d'introduire une dérogation pour la betterave ; il revient totalement sur la loi de 2016 en transférant la décision d'interdire les néonicotinoïdes du pouvoir législatif au pouvoir réglementaire, ce qui permettra au Gouvernement d'autoriser, en France, l'usage de substances jusqu'à présent interdites par la loi. Mon amendement CE2 vise donc à empêcher ce recul inacceptable
En 2015 et en 2016, le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages avait fait l'objet de pas moins de sept lectures au Parlement, et suscité un travail intense, sous la forme d'auditions de scientifiques et de représentants des filières agricoles. Au début, nous n'étions que 3 à soutenir l'interdiction des néonicotinoïdes ; au fil des auditions, nous avons été 29, puis 120, jusqu'à devenir finalement majoritaires. Plus nos collègues, de toutes formations politiques, s'informaient sur les néonicotinoïdes, plus ils étaient convaincus qu'il fallait dire stop, tout en offrant un délai de prévenance aux filières agricoles.