Un épisode, évoqué hier par notre collègue Martial Saddier, a été particulièrement déterminant. Le groupe Les Républicains avait présenté un amendement visant à supprimer l'article prévoyant l'interdiction des néonicotinoïdes, avant de le retirer de crainte que cette proposition ne soit interprétée comme niant leurs effets sur les pollinisateurs et les vers de terre. Mais aujourd'hui, c'est à un recul spectaculaire que nous assistons.
Je suis désolée de vous contredire, cher Jean-Baptiste Moreau : l'imidaclopride est le douzième pesticide le plus détecté dans les cours d'eau français. Soutenir devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale que les néonicotinoïdes ne posent aucun problème parce qu'ils ne passent pas dans l'eau, c'est dire exactement le contraire de ce qui se passe réellement : les néonicotinoïdes sont rémanents et passent dans l'eau. Dans les Deux‑Sèvres, on trouve de l'imidaclopride et du thiaméthoxame sur des parcelles qui ont toujours été cultivées en bio : c'est bien la preuve que ces substances circulent par l'eau.