J'aimerais répondre à l'argument de non-régression de la protection de l'environnement avancé par M. Villani. Cher collègue, vous avez entièrement raison. Je m'adresse ici au scientifique que vous êtes.
Cette année, en l'absence de néonicotinoïdes sur les semences utilisées, les agriculteurs ont réalisé trois, voire quatre épandages par pulvérisation de pyréthrinoïdes ou autres insecticides. Si la plante ne recouvre pas totalement le rang, le produit tombe en partie sur le sol, où il est inutile ; si la plante recouvre totalement le rang, il fonctionne comme une bombe à mouches, tuant tous les insectes présents, sauf ceux qui sont les mieux cachés, précisément les pucerons… C'est un phénomène très connu en agriculture : on détruit les prédateurs des pucerons, notamment les coccinelles, car ils sont très mobiles, mais pas les pucerons, cachés sous les feuilles. Du coup, on éradique la faune auxiliaire susceptible de les détruire et leur nombre explose… Ce phénomène est très documenté dans le cas du maïs où le puceron n'est théoriquement pas un problème. Mais les bidons des produits destinés à lutter contre la pyrale comportent cette mise en garde : « Attention, risque de populations de pucerons ».
Ainsi, l'application du principe mal compris de non-régression de la protection de l'environnement peut aboutir, à court terme, à une augmentation des traitements chimiques combinés à une efficacité moindre. En l'espèce, nous proposons une solution pour trois ans, et non dix, assortie d'une obligation de résultat.