Dans votre modèle économique, il est inconcevable, à modèle constant, de diminuer les exportations, comme vous l'avez dit vous-même, Monsieur le ministre. Mais vous savez très bien vers quel modèle nous souhaitons tendre. Nous soutenons qu'il est envisageable de se libérer de la contrainte des exportations sans porter pour autant préjudice aux employés de Renault ou de Sanofi.
Nous considérons que le modèle en vigueur incite à la surproduction et qu'il faut en sortir. Dès que l'on propose de mettre un terme à l'utilisation de pesticides, tels que le glyphosate ou les néonicotinoïdes, le secteur agro-industriel s'efforce de faire peur aux gens et d'exercer des pressions, en brandissant la menace de pertes d'emplois et d'une catastrophe économique. Mais quel risque fait-on peser sur les gens et sur les emplois en autorisant l'utilisation de pesticides qui nuisent à la santé et à la biodiversité ? On ne peut pas appréhender les choses de cette façon.
Le rétablissement l'autorisation d'utilisation des néonicotinoïdes nuira au vivant, mais aussi aux agriculteurs. Nous considérons qu'il est urgent de changer radicalement de modèle agricole, afin que chacun de ses acteurs puisse vivre décemment et développer une résilience face aux bouleversements climatiques que nous allons subir.