Quant à une assurance publique, encore faut-il pouvoir la financer. Et, de toute façon, il ne peut y avoir de prise en charge à 100 %, ce qui conduira certains agriculteurs à arrêter de planter, et on retrouve la spirale infernale : la réduction des matières premières qui risque de mener droit dans le mur l'industrie complète du sucre en vingt-quatre à trente-six mois. Le texte a pour unique objectif d'arrêter cette spirale.
Vous avez évoqué l'agriculture biologique. Les représentants de la filière que nous avons reçus en audition veulent tous s'engager pour le bio et multiplier par deux, trois ou quatre le nombre de parcelles cultivées en bio. Cependant, quand vous décidez de faire du bio dans une sucrerie, vous êtes obligés de nettoyer toutes les machines, ce qui a également un coût. Et ces coûts fixes, incompressibles, il faut pouvoir les amortir.
Durant ces trois ans, nous devons donc accompagner la filière dans la recherche de solutions alternatives et l'amener vers le mode de production biologique, auquel je crois, mais cela demande du temps. L'objet de ce texte n'est autre que de laisser à une filière en pleine crise le temps de s'adapter.