On aborde des sujets intéressants, mais il aurait été bon de se concentrer sur les dérogations puisque c'est l'objet de ces amendements. Les semences enrobées de néonicotinoïdes, ce n'est pas mieux que le pyrèthre. Je n'ai jamais pensé que le pyrèthre était l'alternative à la sortie des néonicotinoïdes. C'est l'alternative proposée dans le rapport de l'ANSES, mais que je n'ai jamais défendu. Avec les semences enrobées de néonicotinoïdes, on met partout un produit chimique dans des circonstances que l'on ne connaît pas – on ne sait pas s'il y aura des ravageurs, si l'hiver sera froid ou non, si le printemps arrivera tôt, s'il y aura ou non des pucerons et s'ils auront ou n'auront pas le virus –, sachant que 80 à 98 % de chaque semence va dans le sol et dans l'eau et tue le vivant. On ne peut pas considérer que c'est écologiquement mieux ou moins mauvais que le pyrèthre. Je suis totalement d'accord avec ce qu'ont dit le rapporteur et le ministre sur l'eau et la santé humaine, mais on ne peut pas laisser entendre que la réintroduction des néonicotinoïdes ne serait pas une catastrophe écologique. On voit bien qu'il n'y a pas de solution dans la direction du maintien d'une dépendance à la chimie. Il est absurde de penser que le fait de réintroduire pendant un, deux ou trois ans, des néonicotinoïdes permettra de changer de pratique plus tard, parce que pendant ces deux ou trois ans on va continuer à tuer tous les auxiliaires, par exemple les vers de terre, et donc à construire un désert écologique. Je reconnais qu'un retard a été pris, et donc la difficulté dans laquelle nous sommes collectivement, mais la solution n'est pas dans la dérogation.