Je voudrais vous faire part de la réalité du terrain. Quand on passe en agriculture biologique, et je sais de quoi je parle, on s'engage dans un système où il n'y a pas d'alternative. Pourtant, depuis plus de vingt ans, on est capable d'apporter la preuve que les alternatives se construisent sur le terrain. Les paysans sont capables de construire les alternatives malgré un système de recherche qui ne les accompagne pas suffisamment. On se trompe de cible : ce n'est pas à la filière qu'il faut demander des compensations, mais à notre système de recherche.
On se trompe aussi de cible en donnant la priorité à la souveraineté alimentaire. La priorité devrait être plutôt la souveraineté de la santé, de la planète et du vivant, des humains. Je vous l'ai dit, Monsieur le ministre, il est essentiel de considérer l'agriculture comme la porte d'entrée de la santé de la planète et de la santé du vivant. Je ne peux donc pas voter ce projet de loi. La santé doit être la priorité.