La proposition de loi a trait à l'un des plus grands enjeux du XXIe siècle pour l'humanité : son environnement, au sens large. Environnement que nous avons trop longtemps considéré comme notre chose, qu'il s'agisse des espèces animales ou de notre planète. À l'obligation de protéger le bien-être des unes et la bonne santé de l'autre, nous ne pouvons plus nous soustraire. C'est la survie de l'humanité qui est en jeu.
Comme les auteurs du texte, le groupe Socialistes et apparentés l'affirme donc avec force : la souffrance animale est insupportable.
L'examen de cette proposition de loi intervient dans le cadre d'une « niche » parlementaire, la première depuis qu'un appel en faveur d'un référendum d'initiative partagée pour les animaux a été lancé, cet été. Or, depuis quelques semaines, force est de le constater, les débats sont violents ; cette violence ne sert personne et n'est pas un gage de sérénité. Sur un sujet aussi important, il est nécessaire de recueillir, dans un futur proche, une large approbation, faute de quoi les bonnes intentions s'avéreront contre-productives.
Sur le principe, le groupe Socialistes et apparentés peut soutenir sans réserve plusieurs dispositions du texte. Certaines mesures, en revanche, comme les délais prévus pour l'interdiction des bâtiments d'élevage, mériteraient, ne serait-ce qu'en raison de la pression climatique – je pense en particulier à mon territoire de La Réunion –, de faire l'objet d'une réflexion plus approfondie et d'une véritable documentation ; à défaut, ces mesures pourraient voir leur légitimité remise en cause par les uns ou les autres, et même être néfastes pour les animaux.
En somme, il est difficile d'examiner la première proposition de loi portant sur un sujet aussi important et aussi vaste que la condition animale dans le cadre d'une niche parlementaire de quelques heures. Parce que les conditions ne leur semblent, hélas ! pas réunies pour pouvoir juger d'un seul tenant l'ensemble de ces mesures, les membres du groupe Socialistes et apparentés ont décidé, à ce stade – j'y insiste –, de s'abstenir.