Intervention de Thierry Benoit

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 10h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

La proposition de loi aborde un sujet très sensible. Certains d'entre nous vivent dans des territoires ruraux, certains y exercent même le métier d'agriculteur, cohabitent avec les animaux. Moi-même, depuis cinquante-quatre ans, je vis entouré d'animaux domestiques, j'observe tous les ans la migration des hirondelles, bref je suis sensible à la cause animale. Toutefois, je suis contrarié par le mélange des sujets dans cette proposition de loi : l'élevage, la chasse, les animaux en captivité dans les zoos et donnés en spectacle dans les delphinariums et les cirques.

Le mot « transition » n'a jamais autant été à l'ordre du jour qu'aujourd'hui, qu'il s'agisse d'écologie, d'économie ou de social. Si beaucoup ont cet objectif en partage, tous n'empruntent pas le même chemin pour l'atteindre. Depuis 2015, les animaux sont reconnus dans le code civil comme des êtres vivants doués de sensibilité. Pour moi, la meilleure approche est celle qui a été adoptée pour la loi ÉGALIM, consistant à mobiliser l'ensemble des acteurs, des filières et des instituts techniques. Ici, l'exposé des motifs mentionne « des dizaines de personnalités du monde économique, culturel ou politique » dont il ne m'a pas échappé que certaines nourrissent des arrière-pensées, ont des intérêts à faire fructifier une filière végétale concurrente de l'élevage animal. Certains militants veulent purement et simplement la fin de l'élevage en France.

En Bretagne, jusqu'à l'après-guerre, une ferme se composait d'une maison d'habitation et, attenants, des bâtiments d'élevage – l'écurie, l'étable et la soue – de sorte que bien-être animal et bien-être humain étaient adossés. Puis l'élevage est passé à l'industrialisation, dont certains aspects doivent certes être mieux encadrés et régulés. Je suis convaincu qu'il ne faut pas opposer écologie et économie : notre rôle est de concilier bien-être humain et bien-être animal, dans le respect des uns et des autres.

Compte tenu du climat social du pays, il faut éviter toute tension et aborder cette problématique de manière très pragmatique. Je ne suis pas convaincu que ce soit le cas de la proposition de loi.

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