Intervention de Julien Aubert

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 10h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Évitons les faux débats ! Les chasses à courre et l'élevage des poules n'ont rien à voir avec l'extinction massive des espèces. Il n'y a pas, ici, ceux qui aiment les animaux et ceux qui ne les aiment pas, ceux qui seraient contre la souffrance animale et ceux qui seraient pour. Non, l'homme et l'animal ne sont pas sur un pied d'égalité. Contrairement à ce que pense Peter Singer, cité dans l'exposé des motifs de la proposition de loi, les intérêts des hommes et ceux des animaux ne sont pas égaux : maltraiter un animal, ce n'est pas déshumaniser. La nature est cruelle, et bâtir une société qui s'inspirerait de son fonctionnement ne nous rendra pas forcément meilleurs.

La proposition de loi fait de l'interdiction de la souffrance la règle. Qu'est‑ce que la souffrance ? Si c'est tuer, il faut exclure la chasse à la glu, qui ne fait que capturer 0,056 % des oiseaux que les chats tuent chaque année, mais inclure toute la chasse, et pas seulement la chasse à courre. Il faut être logique.

Si la souffrance se définit par le fait de ne pas vivre dans son espace naturel, pourquoi interdire les cirques mais pas les parcs de loisir ? S'il s'agit de douleur, pourquoi ne pas s'attaquer à l'abattage sans étourdissement ? S'il s'agit de ne plus retenir prisonnier, pourquoi cette inégalité entre animaux qui vivent en cage et ceux qui sont enfermés en appartement ? Que direz-vous demain à tous les gens qui ont des animaux domestiques ? Où s'arrêtera-t-on ? N'allez-vous pas, un jour, vous retrouver avec des problèmes comme la corrida ?

Ce sont d'exceptions que nous allons débattre aujourd'hui. J'espère faire valoir une écologie humaniste, qui considère que c'est par rapport à notre propre moralité – ne pas faire souffrir pour rien – que nous devons agir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.