Intervention de Xavier Niel

Réunion du mardi 17 novembre 2020 à 9h30
Commission des affaires économiques

Xavier Niel, président du conseil d'administration d'Iliad :

Par ailleurs, v ous avez évoqué la possibilité que la 4G soit délaissée au profit de la fibre optique. Notre volonté est de continuer à investir dans ces deux réseaux, qui sont très différents.

Dans le cadre du confinement, nous avons eu fortement besoin de réseaux fixes permanents, qui ne soient pas sujets à des aléas. Partout où la fibre est présente et où les contrats le permettent – certains opérateurs qui ont bénéficié de subventions publiques mettent volontairement des obstacles à ce que nous puissions accéder aux réseaux, ce que nous estimons scandaleux – nous avons la volonté d'investir de manière durable, en participant à des co-investissements.

Nous ne demandons pas la fin du réseau cuivre partout en France, mais l'arrêt de la commercialisation et de l'ouverture de nouveaux accès en cuivre dans les zones où quatre opérateurs proposant la fibre optique sont présents. Dans une telle situation, quel est l'intérêt de commercialiser de nouveaux accès en cuivre ? Nous n'avons pas la volonté d'éteindre le réseau en cuivre à un moment donné. Il peut avoir d'autres usages. Il s'agit de basculer vers un réseau principalement en fibre optique, qui sera plus fiable et adapté pour l'avenir.

Pourquoi nous étendons-nous en Europe ? Cela permet de continuer à faire grandir notre activité et de trouver de moyens de partager notre expérience de manière intelligente avec d'autres opérateurs. Pour autant, ce n'est parce que nous investissons dans des opérateurs en Europe que nous abandonnons nos investissements en France. Ces deniers n'ont jamais été aussi importants, et ils ne diminueront pas avant un certain temps. Ils ne le feront que lorsque nous aurons déployé la fibre optique et des réseaux mobiles partout dans le pays. Dans l'attente, nous continuons nos investissements.

Vous nous avez également posé une question sur la mutualisation. Nous y avons partiellement répondu en évoquant Orange. L'intérêt de la mutualisation est d'augmenter la couverture des zones peu denses. La concurrence entre plusieurs opérateurs dans les zones denses doit continuer, mais ailleurs, le partage des réseaux a tout son intérêt. Du reste, d'autres opérateurs mutualisent déjà leurs réseaux.

Madame de La Raudière, s'agissant des zones grises et du rapport que vous avez remis, nous pensons que nous pouvons aller plus loin, car permettre d'accéder au réseau d'un opérateur seul présent dans certaines zones grises offrirait la possibilité, du jour au lendemain, à un grand nombre de Français de bénéficier d'un réseau de meilleure qualité.

Dans certaines zones blanches, une fois les antennes imposées par le New Deal déployées, la qualité de service sera meilleure que dans les zones grises. Mais nous pourrions aussi étendre ou redéfinir les zones blanches pour pousser les opérateurs à déployer chacun le même nombre d‘antennes. Il n'est pas question qu'un opérateur bénéficie plus qu'un autre de ces déploiements, mais d'améliorer la couverture.

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