Intervention de Xavier Niel

Réunion du mardi 17 novembre 2020 à 9h30
Commission des affaires économiques

Xavier Niel, président du conseil d'administration d'Iliad :

Monsieur Bothorel, je vous remercie pour votre aide s'agissant de l'IFER. Si nous n'avons pas gagné cette fois, je pense toujours que nous pourrions, sans remettre en cause les recettes de l'État, mettre en place des dispositifs incitatifs favorisant le déploiement des réseaux et la couverture. Il est important que nous soyons en mesure de changer les règles, et qu'elles soient fondées sur des critères plus justes que le nombre d'antennes.

Je ne connais pas la durée exacte de conservation des terminaux par les clients des opérateurs. Je pourrai vous apporter cette information, mais chez Free, un abonné conserve son terminal environ quatre ou cinq ans. Le subventionnement suppose qu'au bout de deux ans, un nouveau terminal est proposé par un opérateur au client s'il se réengage pour une durée similaire, ce qui favorise l'équipement en nouveaux téléphones. Or, 70 % de la pollution générée par le numérique provient des terminaux mobiles. Il me semble donc nécessaire de lutter contre le renouvellement des terminaux.

Nous proposons en ce moment une vente d'iPhones reconditionnés. Du reste, l'ensemble des acteurs tâchent de mettre en avant la filière du reconditionné, qui apporte également une forme de justice économique, car elle permet à tous d'accéder à des terminaux intéressants, ou qui donnent un certain statut. Lorsque les nouveaux iPhones coûtent 1 500 euros, le reconditionné de qualité répond à un réel besoin. Toutefois, nous soutenons encore insuffisamment cette filière, et nous devons travailler sur le sujet, car les terminaux génèrent trop de pollution, alors que des solutions simples existent.

Par ailleurs, je sens les députés très passionnés par l'agriculture. Je pense que nous sommes capables de créer des entreprises autour de l'agriculture et d'inventer de nouvelles formes d'entrepreneuriats dans ce secteur. Cela peut concerner l'élevage d'animaux, mais seulement s'il respecte le bien-être animal. Aujourd'hui, les personnes, qu'elles consomment ou non de la viande, demandent que le bien-être animal soit respecté. Nous continuerons à porter ce sujet dans le cadre du référendum d'initiative partagée (RIP), bien que la crise de la covid-19 ne nous permette pas de facilement vous expliquer pourquoi nous souhaiterions que vous souteniez cette démarche. Nous pensons que le sujet est transpartisan, et les porteurs du projet sont très différents les uns des autres. Par exemple, je ne pensais pas que je serais associé au cours de ma vie à Brigitte Bardot. Pourtant, dans ce combat qui me paraît essentiel, j'ai envie d'être associé avec elle et d'autres. Nous tous ici, nous ne sommes probablement pas d'accord sur beaucoup de points, mais nous nous rejoignons sans doute sur la question du bien-être animal.

Dans les assemblées parlementaires, le sujet est accaparé par un certain nombre de lobbys qui empêchent de le travailler. Le RIP constitue un moyen de s'affranchir des textes de loi qui n'aboutissent jamais. L'ensemble des propositions présentées ont été pensées intelligemment, sur la base d'une volonté pratique et économique, afin qu'elles puissent être réellement mises en œuvre.

D'une manière générale, je souhaite travailler sur l'agriculture et engager des initiatives. J'investis dans des start-ups dans le secteur. Lorsqu'il est question de substitut végétal, il est question d'agriculture, même si ce n'est sans doute pas dans le sens où vous l'entendez. J'ai envie d'accompagner l'amélioration de la manière dont nous élevons des animaux et dont nous cultivons les terres agricoles, et d'aider des jeunes à accéder à des terres agricoles. Nous travaillons à plusieurs sur ces sujets, car seul, je ne suis pas crédible, dans le but de bouger les lignes et d'amener le monde agricole vers plus de modernité.

Nous sommes un pays d'agriculteurs et d'éleveurs. Nous devons aider ces derniers à se moderniser et à progresser plus rapidement, mais également pousser des jeunes vers l'agriculture, car il s'agit d'un débouché fantastique pour ceux qui ont un passé scolaire complexe. Je suis passionné du sujet depuis trois ou quatre ans, après des échanges avec un certain nombre de personnes de mon entourage. J'ai envie de faire beaucoup dans le domaine, et j'espère que certaines des initiatives que nous engagerons aideront la France à aller dans le bon sens.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.