Ma collègue Sophie Beaudouin-Hubiere l'a fait avant moi, mais je m'apprêtais aussi à vous faire remarquer la succession des costumes gris, hier dans l'hémicycle, qui était assez éloquent.
Madame la ministre déléguée, vous avez rapidement évoqué les conséquences de la crise que nous traversons sur l'emploi des femmes. Deux phénomènes inquiètent particulièrement.
Je veux d'abord parler de l'impact des mesures de confinement sur la carrière des femmes, car ces dernières assument la majorité des tâches domestiques, qui ont pesé assez lourd, notamment avec la fermeture des écoles pendant le premier confinement.
Je déplore également le risque de régression inédite de l'égalité femmes-hommes que souligne la Fondation des femmes dans l'étude qu'elle a publiée le 29 mars sur les conséquences de la pandémie, de la crise et de la relance sur l'emploi des femmes. Ainsi, 70 % des femmes estiment que le confinement les pénalisera dans leur carrière. Elles sont surexposées aux emplois précaires, notamment avec le temps partiel subi ; elles seront par conséquent surreprésentées dans les destructions d'emplois que l'on peut anticiper. Les emplois en première ligne face à la crise ont été et sont majoritairement féminins. En effet, 87 % des infirmiers, 91 % des aides-soignants, 97 % des aides à domicile et des aides ménagers, 73 % des agents d'entretien, 76 % des caissiers et des vendeurs, 71 % des enseignants sont des femmes.
Ce rapport montre aussi que le plan de relance fait craindre une amplification des inégalités entre les femmes et les hommes, simplement parce que les secteurs d'avenir, particulièrement l'industrie du numérique, sont encore trop masculins. Selon l'étude, seuls 20 % des montants alloués aux plans de relance sectoriels, soit 7 milliards d'euros sur 35 milliards, sont affectés à des emplois occupés par des femmes.
Comment pourrions-nous ajuster et calibrer le plan de relance pour faire reculer les inégalités femmes-hommes au travail, face à l'emploi et face aux salaires ?