M. Stéphane Le Foll avait défini tous les scenarii de mise en œuvre de la politique agricole commune (PAC) en fonction des contextes régionaux, des filières agricoles et des revenus. En l'espèce, nous faisons comme s'il y avait un problème de revenu agricole sur lequel les autres s'empiffreraient. La vérité, c'est qu'il y a d'énormes contrastes de revenus dans le monde agricole, entre fermes d'une même filière et entre filières. Certains salariés de l'agroalimentaire terminent leur carrière, après quarante ou quarante-quatre ans, avec 1 500 euros par mois, en ayant travaillé dans de terribles conditions de froid et d'exposition à certains produits phytosanitaires.
Nous nous en tenons, me semble-t-il, à une vision archaïque et corporatiste. Nous aurions une chance extraordinaire si le monde paysan se disait prêt à se projeter dans l'économie de demain, qui doit être transparente sur la chaîne de valeur. La loi relative à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) l'a fait. Pourquoi créer un « agri‑score » quand PACTE a inventé le partage de la valeur entre entreprises d'une même filière ? Le matériel parlementaire existe. Il me semble bien plus innovant de dire d'un produit qu'il a permis à chacun, du transporteur routier à l'abatteur en passant par le producteur, de vivre dignement. Nous ne manquons pas d'informations, les déclarations de performance extra-financière (DPEF) permettent de faire cela très bien.
Monsieur le rapporteur, je vous ai trouvé sibyllin à ce sujet. C'est pourquoi je me suis permis d'insister.