Co-rapporteure, avec Monica Michel-Brassart, de la mission d'information sur les enjeux de la défense en Indo-Pacifique, je soulèverai un problème géopolitique. La rupture du contrat avec l'Australie au profit des États-Unis montre l'affaiblissement de la stratégie d'influence de la France dans la zone indo-pacifique. Pourtant, ce contrat avait été remporté grâce à votre savoir-faire technologique d'excellence. Les pays de la zone cherchent naturellement leur indépendance et veulent profiter des opportunités économiques tout en se faisant des alliés pour défendre et protéger leur territoire. La résiliation du contrat est révélatrice des enjeux régionaux : tensions entre la Chine et les puissances voisines, affirmation de la puissance des États-Unis ; l'Australie est depuis trois ans malmenée par Pékin et par ses ambitions.
Compte tenu de ces tensions, le gouvernement australien n'a-t-il pas diplomatiquement prévenu la France de l'éventualité de la rupture ? Y a-t-il eu des messages que la France n'a pas entendus, persuadée que la résiliation n'était pas concevable ? Vous avez dit vous-même qu'elle vous paraissait « dingue ».
Dans ce contexte, comment Naval Group entend-il affirmer ses compétences incontestables auprès des acteurs régionaux ?