Le PLF intervient alors que la relance de l'économie s'accélère et que les retombées des mesures ambitieuses que nous avons prises se concrétisent. La croissance atteindra environ 6 % cette année et 4 % l'année prochaine. Elle aura des effets bénéfiques sur le secteur de l'économie touristique, après une longue année marquée par la crise sanitaire.
En 2019, le tourisme représentait 7 % de notre PIB, faisant de la France la première destination touristique au monde en nombre de visiteurs. La baisse considérable de l'activité touristique en réaction à la pandémie a eu des effets négatifs sur le secteur comme sur notre balance commerciale. L'action déterminée de la majorité a permis qu'une sortie de crise se dessine en 2021. La mobilisation de moyens sanitaires et financiers inédits a rendu possible la reprise des activités.
D'abord, la progression de la campagne vaccinale et l'introduction du passe sanitaire européen, en concertation avec nos partenaires de l'Union, ont relancé l'activité du secteur du tourisme au début de la saison estivale.
Ensuite, la mobilisation de plus de 35 milliards d'euros par l'État tout au long de la crise a assuré la survie du secteur touristique. Ce dernier a pu bénéficier de mesures ciblées, comme l'ordonnance dite « avoirs », le prêt tourisme ou le prêt garanti par l'État (PGE) « saison ». Outre les aides d'urgence, le Président de la République a annoncé, le 2 juin, un plan de reconquête et de transformation du tourisme, qui devra être déployé l'an prochain pour renforcer, entre autres, la valorisation du patrimoine naturel et culturel. La chartreuse de Neuville ou l'année de la gastronomie sont des exemples de projets à encourager. Nous avons raison d'en être fiers.
Le projet de loi de finances pour 2022 s'inscrit dans cette stratégie de croissance : il entend soutenir la dynamique de reprise dans le secteur du tourisme grâce à des dépenses fiscales d'environ 4,3 milliards d'euros en 2022.
Pour aller plus loin, les députés du MODEM sont parvenus, en commission des finances, à faire adopter un amendement visant à défiscaliser les pourboires dans le secteur de l'hôtellerie, de la gastronomie, des bars et des cafés. La mesure entend s'attaquer au principal frein à la pleine reprise dans le secteur du tourisme, à savoir le manque de main-d'œuvre. Elle montre notre volonté d'accompagner la reprise économique, raison pour laquelle nous sommes favorables à l'adoption des crédits consacrés au tourisme dans le PLF 2022. Les sommes peuvent paraître modestes mais le financement du secteur est partenarial, et les collectivités territoriales y contribuent largement. Dans une perspective de soutien à sa relance, de tels leviers fiscaux semblent adéquats pour continuer de l'accompagner. Si le « quoi qu'il en coûte » a fait preuve de sa pertinence pour en assurer la survie durant la crise sanitaire, il nous faut désormais mobiliser des mesures plus ciblées et plus incitatives.
Ainsi, il faut traiter de manière urgente le sujet des « lits froids » et des « volets clos » que nous avions abordé avec M. Vincent Rolland dans un rapport d'information sur le tourisme, notamment en atténuant la saisonnalité du secteur et en renforçant la formation des salariés. À terme, une économie touristique plus forte aura également un effet bénéfique sur les recettes, par exemple de taxe de séjour, au profit des collectivités territoriales.
La volonté de rendre le secteur touristique plus attractif se reflète dans la hausse – légère, cependant – des moyens alloués à Atout France, qui mène des campagnes d'attractivité, notamment dans les pays européens. Du fait des restrictions à la mobilité internationale, les visiteurs étrangers forment une part importante de la clientèle à reconquérir. À plus long terme, il serait pertinent de réfléchir à des stratégies de fidélisation des touristes, pour que la France soit la première destination touristique, non seulement en nombre de visiteurs, mais aussi en chiffre d'affaires.
Enfin, je rejoins certains collègues sur la nécessité de donner plus de visibilité à l'économie touristique dans le PLF. Malgré le poids économique du secteur, le budget du tourisme est aujourd'hui émietté entre un trop grand nombre de programmes et d'actions.