Intervention de Olivier Falorni

Réunion du mercredi 13 octobre 2021 à 9h35
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

En pleine épidémie de la covid-19, la France s'est lancée dans la course aux vaccins avec de bons espoirs de réussite. Or l'abandon rapide du principal projet de l'Institut Pasteur puis l'arrêt récent des travaux de Sanofi sur son vaccin à ARN ont sonné, dans nos débats, comme une énième preuve du recul de la recherche française sur la scène mondiale. Soyons plus nuancés : ces échecs ne peuvent être uniquement imputés aux capacités, notamment financières, de la recherche française. Toutefois, la crainte d'un déclin français dans ce domaine est une préoccupation légitime ; le décrochage de la France s'est accéléré ces dernières années. Dans le classement du volume des publications scientifiques, la France se retrouve désormais à la limite de l'exclusion des dix premières places, devancée par le Canada, l'Espagne et l'Australie, alors qu'elle était classée sixième en 2009. Sa productivité baisse. Pire encore, notre pays n'arrive qu'à la seizième place d'un classement basé sur un indicateur de qualité élaboré par l'Observatoire des sciences et techniques, qui s'appuie sur les publications les plus citées.

Il est encore trop tôt pour évaluer l'effet de la LPR votée en novembre dernier, mais notre groupe avait déjà regretté, lors de l'examen du texte, une montée en charge trop lente. Depuis 2000, nous nous fixons un objectif de dépenses de recherche équivalent à 3 % du PIB ; pourtant, nous stagnons à 2,2 %. Nous aurions pu être plus ambitieux.

S'agissant des grands organismes de recherche, nous exprimons notre satisfaction. Les crédits du programme 172, qui finance ces grands établissements, augmentent en 2022, dépassant la barre des 7 milliards d'euros, sous l'effet de la LPR. Toutefois, je regrette comme vous, Monsieur le rapporteur pour avis, que l'accroissement global des crédits ne se soit pas traduit par une réévaluation généralisée des subventions allouées aux grands organismes de recherche. Ainsi, l'INRAe, l'INSERM et, dans une moindre mesure, le CNRS ont été relativement bien dotés, tandis que des incertitudes demeurent s'agissant des crédits alloués au CEA et au CNES. Vous nous alertez à raison sur la situation de l'IFP-EN et de l'IPEV. Comment le Gouvernement justifie-t-il leur sous-dotation patente, dont nous nous inquiétons, comme vous ?

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