L'amendement II-CE8 concerne l'Institut Paul-Émile Victor, groupement d'intérêt public (GIP) résultant, en 1992, de la fusion des Expéditions polaires françaises, créées à l'initiative de Paul-Émile Victor en février 1947, et des missions de recherche des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). En qualité d'agence de moyens et de compétences, ce groupement a pour mission de sélectionner, coordonner, soutenir et mettre en œuvre des projets scientifiques et technologiques, nationaux et internationaux, ainsi que d'organiser et d'animer des expéditions scientifiques.
À périmètre comparable, le budget de l'opérateur est inférieur à celui de la plupart de ses partenaires européens intervenant dans la région et il est largement insuffisant pour lui permettre de moderniser ses installations. Il donne une image honteuse de la France, non seulement par rapport à ses voisins et partenaires, mais aussi au regard de sa glorieuse histoire de nation pionnière dans l'exploration des pôles, en particulier des terres antarctiques. Les bâtiments de la station Dumont-d'Urville sont délabrés et ne permettent plus de suivre convenablement les procédures. Le rapport présenté à l'OPECST par la députée Huguette Tiegna et la sénatrice Angèle Préville s'intitulait « La recherche française en milieu polaire : revenir dans la cour des grands ». Aujourd'hui, en Antarctique, la France joue dans la cour des petits et la situation est inacceptable.
L'amendement II-CE8 vise donc à abonder de 7 millions d'euros le budget de l'IPEV en prélevant dans les grosses masses budgétaires de la mission, là où la perte sera la moins sensible.
L'amendement II-CE7 est très similaire dans son esprit et concerne cette fois l'IFP‑EN, issu de l'Institut français du pétrole créé en 1919. Cet établissement public industriel et commercial (EPIC) est chargé des activités de recherche dans les domaines scientifique et technique en vue du développement des technologies et matériaux du futur dans les domaines de la mobilité durable et des énergies nouvelles. On y pratique la chimie, la physique, l'informatique.
Cet organisme a développé une expertise très solide sur bien des sujets et ses résultats sont extrêmement prometteurs et originaux en matière de moteur à combustion à l'hydrogène. Il ne s'agit pas d'une pile à combustion dans laquelle l'hydrogène alimente un moteur électrique, mais d'un moteur thermique alimenté à l'hydrogène et calibré en conséquence. Une telle technologie permettrait d'adapter des voitures et des camions déjà en circulation.
Enfin, l'IFP-EN se situe au quatrième rang mondial des instituts de recherche publique pour son nombre de brevets dans le domaine de la mobilité durable. Il n'y a donc aucune raison pour le laisser mourir sous nos yeux. Déjà l'an dernier, l'Institut a dû prendre des mesures drastiques pour faire face à la diminution de ses ressources propres du fait de la crise – fin des contrats à durée déterminée, non-remplacement des départs à la retraite. La prochaine étape, ce sera le plan social… Il est donc urgent de lui transférer 5 millions d'euros.