Intervention de Marguerite Deprez-Audebert

Réunion du mardi 19 octobre 2021 à 18h10
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarguerite Deprez-Audebert :

Vous avez mis en exergue, Monsieur le rapporteur pour avis, l'importance de l'industrie pour notre économie et comment le Gouvernement agit pour la réenchanter.

La réindustrialisation constitue un enjeu stratégique pour la France comme pour l'Europe : il s'agit non seulement d'une question de compétitivité et de balance commerciale, mais également d'indépendance en matière de maîtrise des chaînes d'approvisionnement, qu'il convient de renforcer.

Si nos dépendances ont été révélées de façon éclatante par la crise de la covid-19 et la hausse des prix des matières premières et de l'énergie, la prise de conscience des défis industriels ne date pas d'hier.

Grâce aux politiques d'attractivité et de compétitivité que nous menons depuis le début de la législature, nous avons pu mettre fin à la désindustrialisation qui touche depuis des décennies notre économie, plus particulièrement dans ma région des Hauts-de-France. En 2017, pour la première fois depuis l'an 2000, la France a pu se féliciter d'une augmentation de l'emploi industriel. Nous avons réussi à entretenir cette dynamique entre autres grâce à la mise en place du programme Territoires d'industrie en 2018, même si la crise sanitaire et économique a temporairement ralenti ces efforts.

Les dispositifs d'aide d'urgence, ainsi que le plan France Relance et les investissements prévus au titre du plan d'investissement France 2030 soulignent notre volonté de soutenir l'industrie. En effet, il est indispensable que notre pays comble les écarts encore trop importants – de 50 %, ce qui est colossal – en matière d'emplois industriels vis-à-vis de l'Allemagne et de l'Italie.

Le projet de loi de finances prévoit la stabilisation d'un grand nombre de dispositifs d'accompagnement financés par la mission Économie, dans l'action Industrie et services du programme 134. Or, ce ne sont pas les seules dépenses engagées par le Gouvernement au bénéfice de l'industrie.

Premièrement, des mesures fiscales ambitieuses, comme la baisse progressive depuis 2018 de l'impôt sur les sociétés ainsi que la transformation en 2019 du CICE en baisse pérenne de cotisations sociales, contribuent aussi bien à son attractivité qu'à sa compétitivité. Ces allègements fiscaux permettent à nos entreprises d'embaucher ou de former des salariés, de s'engager dans des trajectoires technologiques plus durables ou de s'orienter davantage vers des investissements productifs.

Il est donc nécessaire de poursuivre ces politiques en faveur de l'attractivité de notre industrie. En effet, pour que la réindustrialisation ait des effets durables, notre industrie doit faire la preuve de sa capacité à être rentable et compétitive, faute de quoi toute tentative de relocalisation pourrait être vouée à l'échec.

Deuxièmement, le plan de relance contient plusieurs dispositifs ayant pour but de soutenir le développement industriel en France, dont le guichet Industrie du futur, qui a consacré 706 millions d'euros à plus de 6 600 entreprises industrielles, ou les stratégies d'accélération pour l'innovation, qui ont mobilisé 3,75 milliards d'euros en faveur de 500 projets industriels.

Afin de pérenniser ces efforts, les plans France Relance et France 2030 prévoient des investissements massifs dans la transition écologique, la numérisation, le nucléaire et l'hydrogène pour renforcer l'innovation dans les secteurs d'avenir.

Néanmoins, la réindustrialisation ne se décrète pas : pour réussir, elle doit concilier l'intérêt industriel, commercial et socio-écologique, mais aussi la rentabilité, l'emploi et la compétitivité.

C'est la raison pour laquelle la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022 doit contribuer à la mise en cohérence, à l'échelle européenne, de la stratégie industrielle de la Commission européenne, du Pacte vert pour l'Europe et de la révision de la politique commerciale commune de l'Union.

Les projets importants d'intérêt européen commun (PIIEC), tel le projet d'usine de batteries à Douvrin, dans mon département du Pas-de-Calais, constituent un bel exemple d'une coopération industrielle européenne qui repose sur le développement durable et le partage de la valeur entre États membres.

Les défis industriels auxquels nous faisons face ne peuvent être relevés que par un renforcement de notre compétitivité et de notre capacité d'innovation, dans un cadre européen cohérent qui tient également compte des impératifs écologiques et sociaux.

Face à ces défis, le groupe Démocrate est favorable à l'adoption des crédits de cette mission relatifs à l'industrie.

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