« Les 30 milliards d'euros du plan France 2030 achèvent la construction d'une fusée à trois étages » : c'est ainsi que le Gouvernement a présenté la succession de mesures prises depuis le début de la crise sanitaire. Nous considérons pour notre part que chacune des étapes aura eu ses faiblesses, qui risquent de mettre en péril, à terme, la capacité de la France à décoller et à renouer avec sa souveraineté industrielle.
S'agissant des mesures d'urgence, nous reconnaissons l'effort fait par l'exécutif pour amortir le choc économique tout en protégeant les salariés et les emplois, mais nous regrettons que la gestion de la crise ait été marquée par un très haut degré de centralisation et la faible place laissée aux initiatives locales.
Certaines de ces critiques valent également pour le plan de relance : si nous soutenons la baisse des impôts de production, qui redonnera de la compétitivité à nos industries, nous regrettons que le Gouvernement ait choisi de compenser la perte de recettes pour les collectivités territoriales plutôt que d'accroître leur autonomie fiscale.
Enfin, le Gouvernement souhaite, avec son nouveau plan d'investissement, faire émerger d'ici à 2030 les champions de demain dans les secteurs d'avenir. Là encore, cette démarche est empreinte d'une trop grande verticalité. Nous attendons d'ailleurs toujours des éclaircissements sur la gouvernance, et sur le pilotage de l'enveloppe de 30 milliards d'euros.
Par ailleurs, avant de mener des stratégies de moyen et de long terme, l'urgence est d'accompagner les entreprises dans leurs difficultés actuelles : elles sont nombreuses dans l'industrie, qui souffre en cette période de reprise d'une pénurie de certains matériaux et d'une hausse générale des prix.
Comme nos concitoyens, les industries voient leurs factures gonfler du fait de la hausse des prix de l'énergie, au point que certaines entreprises électro-intensives envisagent de ralentir leur activité. C'est pourquoi le groupe Libertés et territoires défend la possibilité de supprimer les taxes assises sur la fiscalité en matière énergétique.
Plus globalement, il regrette que rien ne soit prévu dans ce budget pour soutenir les entreprises face à ce nouveau défi. En effet, la mission Économie reste principalement centrée sur le mécanisme de compensation carbone des industries électro-intensives et néglige les autres dépenses d'intervention en faveur de l'industrie.