Si ce projet de budget répond, à certains égards, à plusieurs de nos attentes, la principale critique que j'émettrai à son encontre est le manque de visibilité à moyen et long terme et l'absence d'une véritable trajectoire. J'en prendrai deux exemples.
D'abord, on sait pertinemment que, dans tout le territoire national et tous les secteurs agricoles, se pose la question de l'embauche d'une main-d'œuvre occasionnelle. Il est par conséquent indispensable de pérenniser le dispositif TO-DE. Le renouveler chaque année, comme nous le faisons, ce n'est que du bricolage. Il faut que nous nous dotions d'un dispositif à long terme qui donne de la visibilité aux exploitants qui ont des besoins récurrents de main‑d'œuvre.
Ensuite, il y a deux ou trois ans, vous vouliez faire la peau aux chambres d'agriculture. Heureusement, une forte mobilisation vous en a empêchés. Les chambres d'agriculture ont fait beaucoup d'efforts, notamment budgétaires, qui ont parfois abouti à des fusions. Ce sont elles qui sont aux côtés des acteurs dans les territoires, et ce sont elles qui accompagneront, au quotidien, les agriculteurs dans la transition agroécologique. Elles aussi ont besoin de visibilité budgétaire à moyen et long terme, avec une trajectoire claire, pour qu'elles puissent engager les investissements nécessaires. La transition agroécologique ne se fera pas en un claquement de doigts !