Intervention de Danièle Obono

Réunion du mardi 26 octobre 2021 à 18h05
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Quel que soit le scénario de transition ou de bifurcation, qu'il soit proposé par RTE ou par négaWatt, le développement massif de l'investissement dans les énergies renouvelables est une constante. Pourtant, votre bilan ne laisse pas apparaître cet effort. Les chiffres clés des énergies renouvelables pour 2020 publiés par votre ministère témoignent de l'écart entre l'objectif affiché de 23 % et vos résultats, les énergies renouvelables ne représentant que 19 % de la consommation finale brute d'énergie. La France se classe ainsi au dix-septième rang de l'Union européenne.

Le projet de budget pour 2022 consacre une baisse du soutien aux énergies renouvelables. Les crédits alloués au programme 345 « Service public de l'énergie » sont inférieurs à ceux annoncés en juillet. Vous justifiez cette baisse par la hausse des prix de l'énergie, alors que le maintien des crédits aurait permis de rattraper une partie du retard accumulé. L'investissement dans les énergies renouvelables est-il, à vos yeux, tributaire du prix de l'énergie ouvert à la concurrence ?

Le candidat-Président Macron a annoncé, dans le cadre du pompeux plan « France 2030 », que 1 milliard d'euros serait dévolu au nucléaire, contre 500 millions d'euros aux énergies renouvelables. Cela constitue-t-il, à votre sens, la composition rêvée du mix électrique ? Nous sommes ici, semble-t-il, les seuls favorables à une sortie du nucléaire, non pas en cinq ans, comme certaines caricatures le prétendent, mais à l'horizon 2050, ainsi que le propose, notamment, le scénario de négaWatt. Toutefois, pour pouvoir atteindre cet objectif, il aurait fallu engager suffisamment les travaux.

Selon négaWatt, le déploiement des énergies renouvelables pourrait créer 90 000 emplois d'ici à 2030, et au moins 135 000 en 2040. Alors qu'il faut planifier ce développement et en définir les modalités, l'État se sépare d'Egis, la Caisse des dépôts et consignations souhaitant céder la majorité de son capital. Il s'agit pourtant d'une entreprise en pointe dans ce secteur, dont le chiffre d'affaires – 1 milliard d'euros – la classe au vingt‑troisième rang mondial. Nous pensons que la puissance publique ne peut se passer de ce genre d'expertise. Quelle est votre position sur ce sujet ?

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