Nous ne retiendrons pas, en effet, toutes les modifications apportées par le Sénat, car il est nécessaire de revenir à un texte équilibré qui soit ambitieux, souple et incitatif, en assortissant certaines règles de sanctions. J'en conviens avec Richard Lioger, la politique du logement doit être menée pour les classes moyennes et les ménages modestes.
Je rappellerai à M. Bazin que ce texte n'est pas un projet de loi de finances, mais que celui-ci prévoyait de nombreuses avancées en faveur du logement social, en particulier la compensation de l'exonération de taxe sur le foncier bâti pour les communes qui construisent des logements sociaux. Par ailleurs, nous retiendrons quelques propositions du Sénat, notamment la coprésidence du comité régional de l'habitat et de l'hébergement (CRHH), le contrat de mixité sociale intercommunal, ainsi que certaines exemptions.
Je remercie M. Jean-Luc Lagleize pour son soutien. L'enjeu de la mixité sociale doit être au cœur de ce texte, tant pour ce qui concerne la construction de logements sociaux que la procédure d'attribution, qui doit tenir compte d'un certain équilibre. J'ai bien noté ses remarques sur la simplification et sur les sujets fonciers – mais la recevabilité nous permettra-t-elle de les aborder ?
Monsieur Bricout, vous êtes déçu mais la décision de pérenniser la loi SRU est un acte fort. Vous partagez nos objectifs et vous avez-vous-même relevé que les sanctions avaient été mieux appliquées au cours du dernier triennal que du précédent. La sanction ne frappe que les communes très éloignées de leurs objectifs. Fort heureusement, beaucoup de communes sont près du but. Elles peuvent donc être redevables de l'amende de base, sur laquelle le texte ne revient pas car c'est un élément d'équilibre, sans pour autant être carencées.
Monsieur Herth, je suis désolée pour ce calendrier qui vous prive de la réception des maires. Ce texte renforce la décentralisation et la différenciation même si, en matière de logement, le maire joue déjà un rôle central puisqu'il signe les permis de construire. Nous avons trouvé, me semble-t-il, un bon équilibre entre les pouvoirs du maire, le rôle de garant du préfet et la négociation locale. À ce titre, j'attache beaucoup d'importance aux contrats de mixité sociale. Le contrôle des loyers sera sans doute abordé au cours de la discussion. Quant à l'absence de toute artificialisation nette des sols, nous devons rassurer les élus, en particulier les maires. Nous avons eu le souci de trouver l'équilibre en définissant une trajectoire progressive qui tienne compte des spécificités locales. La lutte contre l'artificialisation des sols doit devenir une préoccupation constante sans pour autant bloquer automatiquement tout projet.
Merci à Madame Sylvia Pinel pour son soutien. Nous reviendrons au texte initial concernant la loi SRU. Le Gouvernement ne souhaite autoriser la mutualisation intercommunale que dans le cadre d'un contrat de mixité sociale intercommunale entre communes soumises à la loi SRU et déficitaires. Il n'est pas question d'autoriser une mutualisation totale au sein d'un EPCI, car elle pourrait conduire à une forme de spécialisation, certaines communes acceptant de construire plus de logements sociaux que nécessaire pour prendre à leur charge ceux que d'autres refusent de construire. La mutualisation ne peut s'opérer qu'entre communes déficitaires, ce qui me semble un garde-fou important.
Madame Taurine, l'une des mesures de ce texte prévoit de rendre prioritaires les travailleurs clés que vous avez cités, comme les infirmiers, pour l'attribution d'un logement social. Nous travaillons avec les bailleurs et les grands employeurs, notamment les hôpitaux, autour des questions du logement social et du logement intermédiaire. Nous présenterons un amendement en ce sens. En revanche, vous êtes sévère, le Gouvernement est loin d'avoir abdiqué. Au contraire, il a choisi de prolonger la loi SRU plutôt que de la laisser expirer fin 2025.
Enfin, je remercie M. Peu de son rappel historique. Nous devons continuer à nous placer sous le regard de l'abbé Pierre pour remplir notre responsabilité politique et morale. N'oublions pas que cette loi permet de loger les personnes en difficulté, de développer une offre abordable dans tout le territoire et de lutter contre les ghettos.