Vous l'avez dit, Madame la rapporteure, nous devons aider nos concitoyens à retrouver des marges de manœuvre financières, du pouvoir d'achat.
Au sein de la commission, plusieurs d'entre nous – je pense notamment à M. Yves Daniel – s'intéressent aux questions agricoles et agroalimentaires du point de vue du consommateur, car les Français doivent pouvoir se nourrir correctement avec des produits de qualité achetés à leur juste prix. Nous devons aussi porter un regard attentif aux services proposés par les banques, par les assurances ou par les opérateurs de téléphonie mobile. Il s'agit d'améliorer la transparence et de faire en sorte que le prix corresponde à la réalité du service rendu.
S'agissant de l'assurance emprunteur, nous pensons au groupe UDI-I que toute initiative consistant à stimuler et à organiser la concurrence, à laisser le libre choix au souscripteur en lui donnant la possibilité de faire jouer cette concurrence, à améliorer la transparence, à réguler et à encadrer est bienvenue. Lorsqu'il souscrit un emprunt, le citoyen n'est pas nécessairement des plus informés sur la nature des risques assurés et sur le montant des primes, qui peut varier du simple au double. Je connais bien le problème : lorsque vous avez plus de 50 ans et que vous êtes atteint d'un cancer ou d'une maladie cardiovasculaire, on vous a à l'œil jusqu'à la fin de vos jours, et il est sacrément compliqué d'emprunter !
Au-delà du droit à l'oubli, que notre groupe a évoqué lors de l'examen de divers textes, il y a la question de la confidentialité des réponses aux questionnaires de santé fort précis adressés aux souscripteurs. Personne ne sait vraiment ce qu'il advient de la multitude de données personnelles consignées dans les dossiers.
Le système assurantiel reposant sur la solidarité et la péréquation, il faut bien sûr que les primes d'assurance permettent d'assurer l'équilibre. Mais il est de notre responsabilité d'y mettre bon ordre, tant il est compliqué de s'y retrouver dans les prestations et les services qui se sont multipliés au cours des vingt dernières années.
La proposition de loi de Mme Patricia Lemoine mérite d'être saluée. C'est une initiative parlementaire qui correspond à une réalité vécue par nos concitoyens et qui vise à leur redonner du pouvoir d'achat. Les sommes en jeu sont significatives. J'ai un exemple en tête : pour un emprunt de 200 000 euros, un assureur a proposé une assurance emprunteur coûtant 7 500 euros, un autre, une assurance coûtant 15 000 euros. Si vous n'êtes pas averti, vous vous faites plumer !