En termes fonctionnels, les gammes de produits concurrentes se ressemblent ; c'est le mode de fabrication qui permet ou non d'emporter un marché. Alstom, par exemple, remporte la plupart des marchés pour lesquels le client demande que la fabrication soit effectuée sur son territoire, qu'il s'agisse de locomotives produites en Inde ou de trains grande vitesse produits aux États-Unis. La signalisation nous pose davantage de problèmes, car nous n'avons pas un rapport d'égal à égal avec Siemens – dont nous ressentons la forte supériorité dans ce domaine – qui permettrait des arbitrages à tête reposée. J'ignore si cela permettra la survie les solutions innovantes françaises que nous avons conçues ; on peut s'en inquiéter.
Le mécanisme de consultation que nous utilisons prévoit le recours à des experts, mais nous peinons à nous situer par rapport à Siemens en raison des difficultés intrinsèques que nous avons à obtenir des informations relatives à ce qui reste toujours pour l'instant un concurrent.
Quant au droit d'alerte économique, il existe toujours. Nous avions demandé une expertise spécifique sur les établissements d'Ornans et de Valenciennes et sur le site de signalisation à Saint-Ouen, chacun d'entre eux se trouvant en tandem avec une concurrence interne ou externe, tantôt à Katowice, tantôt à Bangalore, qui remettait en cause la pérennité du taux de conception et de fabrication en France. C'est une promesse de stabilité que nous n'avons jamais réussi à obtenir.