En fait, de marchés américains, il n'y en a qu'un seul, et je crois bien que ce sera le dernier. Dans le deal passé avec General Electric, il était prévu d'ouvrir un peu la porte pour permettre à Alstom de décrocher des contrats aux États-Unis. Il y a donc eu ce contrat, mais on en restera là.
Sur le marché des trains, Alstom est assez bien implanté dans le monde entier, parce que nous faisons du « clé en main » complet, alors que Siemens propose plutôt des composants et des logiques fonctionnelles. La contrepartie est que les clients du monde entier réclament de plus en plus souvent que l'assemblage et la fabrication soient réalisés localement. C'est le cas en Inde et en Chine, et il en va de même pour tous les nouveaux projets. Alstom est assez combatif sur ces marchés, justement parce qu'il offre des solutions « clé en main ».
Alstom est organisé en sept régions pour l'implantation, le commerce et l'analyse des marchés. Une de ces régions est la France : ce n'est pas rien, cela signifie que le marché français est très important pour Alstom. De son côté, Siemens n'est pas du tout organisé en régions, mais plutôt par fonctions et composants. Notre directeur général nous a expliqué que ces organisations étaient assez fondamentalement différentes. Nous avons officiellement demandé à Henri Poupart-Lafarge, normalement appelé à devenir le grand patron de Siemens-Alstom, de maintenir l'organisation en régions plutôt qu'en composants purs, sinon nous nous retrouverons en concurrence frontale, composant par composant.