Intervention de Laurent Desgeorge

Réunion du mercredi 29 novembre 2017 à 17h05
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Laurent Desgeorge, délégué syndical central CFDT d'Alstom Transport et secrétaire de l'inter-CFDT Alstom :

Nos amis chinois sont effectivement majoritaires sur leur territoire et aucun concurrent ne peut entrer en Chine. En revanche, ils commencent à pénétrer en Europe, par la petite porte de Škoda. Mais cela ne me fait pas peur tout de suite. Nous restons assez protégés en France grâce à l'État. Les Chinois ont leur marché, nous Européens avons le nôtre. Nous devons effectivement nous armer et trouver un moyen européen pour faire un Airbus du ferroviaire, mais c'est difficile, l'espoir est si mince… (Sourires.). En tout cas, c'est compliqué.

Au point de départ, le groupe Alstom était un agglomérat de plusieurs productions diversifiées : les paquebots à Saint-Nazaire, la câblerie avec les Câbles de Lyon, les Câbles de Lens, l'association avec Nexans… Cela aboutit à un groupe totalement étalé dans d'autres sociétés : les agglomérats, et avec eux les centres d'intérêt, sont partis ailleurs.

En pensant aux groupes Péchiney, Arcelor, Lafarge, PSA, Alstom Énergie puis Alstom Transport, on refermait une tombe en voulant récupérer ses sous, c'est tout à fait cela : tout le monde s'en va avec son petit paquet. Tout cela me semble dangereux, il n'y a pas de stratégie en France sur l'énergie. L'État reste les bras ballants, je ne le trouve pas pertinent sur le sujet. Cela part un peu dans tous les sans, sans réelle continuité en matière de projets.

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