Je me joins au cortège de félicitations : vous faites un bon ministre de l'agriculture. Vous avez entièrement raison, le revenu des agriculteurs reste la mère des batailles. Beaucoup de bonnes choses ont été faites, mais dans le bref temps qui m'est imparti, je préfère évoquer mes inquiétudes.
En agriculture, il n'y a pas de place pour le « en même temps ». Le prochain mandat devra être placé sous le sceau de la clarté. Ainsi, s'agissant de l'élevage, on ne peut pas à la fois prétendre vouloir le développer et tolérer des accusations permanentes sur le bien-être animal ou les abattoirs.
En matière de bien-être animal, il faut engager une transition, et cela demande du temps. Il faut également expliquer à l'opinion publique et à ceux qui attaquent l'agriculture, en particulier l'élevage, que nous vivons dans un monde ouvert, celui de l'espace économique européen et des échanges bilatéraux avec les États-Unis, le Brésil et d'autres régions du monde.
Il faut aussi faire comprendre les enjeux macroéconomiques en présence. Dans mon département d'Ille-et-Vilaine, pourtant pays de la production laitière, il y a une entreprise agroalimentaire qui a besoin d'environ 250 tonnes de beurre par jour : elle l'achète en ce moment au Danemark, en Pologne et en Allemagne !
Quant à PhytoSignal, les maires bretons ont reçu un courrier les incitant à encourager les dénonciations et recueillir les signalements de mauvaises pratiques. Cela met sur les agriculteurs une pression insupportable. La plateforme a été créée sous la précédente législature, mais en tant que ministre, vous devez mettre le holà à pareille méthode. C'est une agression inacceptable envers les agriculteurs.