Je rassure Mme la députée Cattelot au sujet des quinze rames que la SNCF a commandées récemment à Belfort : elles rouleront bien sur la ligne à grande vitesse Atlantique et non sur la ligne Bordeaux-Marseille.
Je voudrais ensuite répéter que la compétence est le fruit d'un savoir-faire qui n'est pas forcément transposable. À Belfort, les opérateurs travaillent sur les chaînes de père en fils ; il s'est ainsi créé un savoir transgénérationnel qui n'est pas transférable. Les motrices de TGV fabriquées à Belfort sont totalement différentes des technologies développées par Siemens pour l'ICE.
Vous avez mis l'accent sur un point crucial pour la filière : les opérateurs sont assez âgés ; ils font valoir leur droit à la retraite, et nous le respectons : en tant que syndicalistes, nous signons des accords pour qu'ils partent dans de bonnes conditions. Mais il faut aussi que l'entreprise joue le jeu et qu'elle remplace les partants par des jeunes, et des jeunes du terroir. C'est comme ça qu'on s'en sortira.
Pour vous donner une image révélatrice de l'ouverture à la concurrence, je vais nous comparer à la SNCF : contrairement aux usines, les rails ne peuvent pas être délocalisés. Il en va de même pour les compétences : cela ne se déplace pas comme des machines.