Monsieur le ministre, je vous remercie pour les avancées que vous avez obtenues, même si elles ne sont pas toujours suffisantes et si, par ailleurs, nous avons assisté à des reculs, parfois importants. Nous n'avons pas toujours été d'accord, mais nous avons toujours entretenu un dialogue mesuré, argumenté et empreint de respect.
Il est un sujet qui n'avance absolument pas : le chèque alimentaire, ou « chèque bien manger ». C'était une proposition de la Convention citoyenne pour le climat, en juin 2020. Le Président de la République avait affirmé, en décembre, que c'était une bonne idée qu'il fallait mettre en pratique. Nous avons essayé de l'introduire par voie d'amendement dans la loi « climat et résilience » : on nous a dit que ce serait pour le projet de loi de finances (PLF). Et lors de l'examen du PLF, on nous a encore dit que ce serait pour plus tard.
Le seul maigre engagement que vous ayez pris à l'occasion de la loi « climat et résilience » était, bien loin de l'ambition initiale, de présenter deux rapports sur le sujet. C'est l'objet de son article 259. Le premier rapport, fixant le cadre du dispositif et les modalités d'application, notamment les ménages éligibles, devait être présenté au Parlement le 22 octobre dernier. Sauf erreur de ma part, cela n'a pas été fait. Vous êtes en retard de plusieurs mois sur ce simple engagement. Le second rapport, qui doit présenter le dispositif complet, devrait être prêt pour les semaines à venir.
C'est maintenant que les gens ont besoin de l'aide alimentaire. Quelles sont les raisons du manque d'allant sur ce sujet : des questions budgétaires ? Il n'est pas possible de retarder de plus de deux ans une mesure qui aiderait les 8 millions de Français se trouvant en situation de précarité alimentaire, alors même que le Président a pris des engagements forts en la matière.